mercredi, décembre 31, 2008

Sea Shepherd attaque le Kaikô-maru

Le 26 décembre dernier, le bateau de Sea Shepherd, le Steve Irwin a découvert l'un des navires de la flotte japonaise de recherche sur les cétacés, le Kaikô-maru. Il s'en est suivi un harcèlement d'environ 3 heures lors duquel les activistes de l'ONG anti-baleinière ont lancé plus d'une vingtaine de flacons en verre contenant de l'acide butyrique et une substance bleue indélébile sur le Kaikô-maru. Le Steve Irwin a ensuite percuté le navire japonais comme le montre une vidéo rendue publique par l'Institut japonais de recherche sur les cétacés.

La vidéo :


Paul Watson, le président de Sea Shepherd a déclaré que le Kaikô-maru aurait embouti le Steve Irwin, endommageant une partie de l'héliport situé à l'arrière de ce dernier, alors que de toute évidence, c'est la proue du Steve Irwin qui est entré en collision avec le flanc du bateau nippon. Une collision avait déjà eu lieu entre ces deux navires (le Steve Irwin s'appelait alors le Robert Hunter), le 12 février 2007. Sea Shepherd avait alors annoncé qu'elle avait agi pour protéger un groupe de baleine qui se situait près du Kaikô-maru. Rappelons que ce dernier est un navire d'observation qui n'est pas équipé de canon lance-harpon et ne constitue donc aucun danger pour les baleines.

La vidéo de Sea Shepherd montrant l'attaque du 26 décembre 2008 :


Les exactions de Sea Shepherd à l'encontre des navires japonais sont des actes de violence dont le but est d'intimider. Cela correspond tout à fait à la définition de terrorisme (Larousse).

terrorisme (nom masculin) :
Ensemble d'actes de violence (attentats, prises d'otages, etc.) commis par une organisation ou un groupe d'individus, agissant pour son propre compte ou pour celui d'un État, en vue de créer un climat d'insécurité, d'exercer un chantage sur un gouvernement ou une organisation internationale, afin de satisfaire une haine à l'égard d'une communauté, d'un pays, d'un système.

L'ONG anti-baleinière n'a certes pas encore commis d'attentat ou de prise d'otage, ni même causé de blessures graves aux baleiniers, mais leurs actions ont le potentiel de provoquer de graves accidents face auxquels les équipages japonais sont forcés de prendre des mesures de précautions.

Pour avoir regardé les épisodes de la série "Whale Wars" de la chaîne Animal Planet, je pense même pouvoir affirmer que Paul Watson met sérieusement en danger la vie de son propre équipage qui manque d'expérience. Il ne reste plus qu'à espérer que rien de grave ne se passe dans la mer de Ross où se dirige la flotte japonaise et que les Pays-Bas, l'Australie et la Nouvelle Zélande prennent leur responsabilités et arrêtent les activistes de Sea Shepherd avant qu'ils ne commettent l'irréparable...lire la suite>>

samedi, décembre 13, 2008

Des baleines, des hommes et la mer - 2

Il y a 6 mois, je vous avais proposé les deux premières partie d'un reportage réalisé par la télévision japonaise sur la dernière croisière commerciale de chasse à la baleine conduite par le Japon en Antarctique en 1986/87, avant l'entrée en vigueur du moratoire adopté par la CBI en 1982. Voici les parties 3 et 4 qui se concentrent plus sur l'organisation à bord du navire-usine et sur la vie des marins durant les 6 mois que durent les opérations en mer. La 1ère vidéo montre également des images du patrimoine baleinier du port d'Arikawa.

Les vidéos sont sous-titrées en anglais.

Des baleines, des hommes et la mer (3/7)


Des baleines, des hommes et la mer (4/7)


A suivre...
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dimanche, novembre 16, 2008

Pourquoi Greenpeace ne va pas en Antarctique cette année ?

Après avoir évoqué Sea Shepherd et leur nouvelle campagne de pub sur la chaîne câble/satellite Animal Planet, passons à l'autre ONG qui envoie régulièrement un ou des navires dans l'Océan austral pour "sauver" les baleines : Greenpeace. La célèbre organisation écologique a récemment déclaré qu'elle n'enverrai pas de bateau pour s'opposer à la flotte de recherche japonaise. À vrai dire, cela ne m'étonne pas que Greenpeace se désiste. Je vais vous expliquer pourquoi.

Cette ONG est sans doute celle qui est la plus engagée contre la chasse à la baleine. Elle interpose ses zodiacs entre les baleines et les navires baleiniers depuis les années 1970. Elle a envoyé un ou deux de ses bateaux en Antarctique à 9 reprises depuis le début de la chasse scientifique conduite par le Japon dans cette partie du monde. Libre à chacun de croire qu'ils ont réussi à sauver la moindre baleine en prenant des photos d'eux devant les baleiniers nippons, mais force est de reconnaître que c'était la seule ONG pseudo-écologique à faire ça jusqu'en 2005, l'année où Sea Shepherd a envoyé l'un de ses navires dans l'Océan austral pour la première fois.

Paul Watson, le fondateur de cette dernière, est d'ailleurs un ancien membre de Greenpeace. Il en a été chassé à cause d'une divergence d'opinion quant aux méthodes à utiliser. Il trouvait Greenpeace trop "peace" à son goût. Sea Shepherd qu'il a fondé en 1977 est plus agressi... euh, violente. Greenpeace ne voulant pas entacher son image de pacifisme - ce qui n'est pas forcément la réalité -, ils ont refusé de coopérer avec Sea Shepherd dans leur traque des navires de recherche japonais en Antarctique. (Disons que c'est la position officielle.)

Comme il m'arrive de poster des commentaires sur les blogs de Greenpeace, j'ai eu l'occasion de remarquer que beaucoup de leurs sympathisants ne sont pas vraiment satisfaits que les "petits pois" refusent ne serait-ce que de donner à Sea Shepherd les coordonnées des navires japonais quand ils les ont. Certains ont même annoncé qu'ils arrêteraient de faire des dons à Greenpeace. Bien sûr, il est impossible de vérifier dans quelle mesure cela a affecté les finances de Greenpeace. On toutefois dire que l'entrée en scène de ce concurrent, déloyal puisqu'il n'hésite pas à utiliser des tactiques plus dangereuses et donc plus sensationnelles, gêne assurément Greenpeace.

En janvier dernier, lorsque deux activistes de Sea Shepherd ont abordé illégalement l'un des baleiniers japonais, le Yûshin-maru No.2, les médias occidentaux relataient ce fait quasiment tous les jours sans évoquer Greenpeace qui poursuivait le navire-usine Nisshin-maru. La présence empêchant les baleiniers de continuer leurs opérations, les activistes de Greenpeace n'ont pas pu prendre de photos d'eux-mêmes en train de "sauver" des baleines. Sea Shepherd a donc bouté Greenpeace hors de l'Antarctique.

Pour justifier leur future absence dans l'Océan austral, les porte-parole de Greenpeace expliquent qu'ils vont désormais concentrer leurs efforts sur leur campagne de sensibilisation de l'opinion publique japonaise. Je leur souhaite bien du courage. Ils partent avec un gros handicap : ils sont réussi à faire arrêter deux de leurs activistes nippons pour vol en essayant d'exposer un soi-disant trafic de viande de baleine. Je ne reviens pas sur les détails de cette affaire, vous pouvez lire mon opinion ici, ici et .

Malgré l'évidence des délits commis (effraction et vol), Greenpeace continue de se présenter en victime d'un complot de "l'etablishment baleinier japonais" visé à les faire taire... Mais bien sûr ! Au Japon, on n'arrête pas les voleurs, sauf s'ils sont contre la chasse à la baleine ! Greenpeace va même jusqu'à citer un rapport du Comité des Nations Unies pour les Droits de l'homme. Le droit de voler des colis contenant de la viande de baleine est un droit inaliénable, qu'on se le dise ! Enfin, bref...

Greenpeace se vante donc de pouvoir influencer l'opinion publique japonaise pour lui faire comprendre le bien fondé de leur lutte contre la chasse à la baleine. Malheureusement, ici au Japon, la plupart des journaux ne se soucie pas d'eux. La seule exception est peut être le quotidien Asahi qui semble entretenir des relations étroites avec l'ONG, mais on est en droit de se demander de quelle source l'un de ses journalistes, Oyamada Kenji a tiré l'information selon laquelle le Japon réduirait son quota de chasse scientifique à 700 rorquals de Minke et 50 rorquals communs. Des porte-parole de l'Agence japonaise pour la pêche a d'ailleurs démenti cette info. Le quota sera comme prévu de 850 (+/-10%) rorquals de Minke antarctiques et 50 rorquals communs, comme prévu.

En fait, et pour résumer tout ce qui touche à cette ONG, Greenpeace n'a pas le moindre argument écologique valable contre les programmes de recherche japonais et la chasse à la baleine. Au lieu de ça ils déforment les traités et conventions internationaux en sachant éperdument que leurs sympathisants n'iront pas les lire, fabriquent des histoires et sont prêts à commettre des délits.
Le secrétaire général de Greenpeace Japan a publié un livre sur la chasse à la baleine l'année dernière. Il y écrit qu'il est grand temps pour l'ONG d'en finir avec ce sujet et de passer à autre chose. Je suis on ne peut plus d'accord avec lui et j'espère que la décision de ne pas envoyer l'Esperanza en Antarctique cette hiver en est un signe précurseur.
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dimanche, novembre 09, 2008

Les méthodes de recherche létales et non-létales des programmes scientifiques japonais sur les cétacés

Suite à celui qu'il avait publié en avril dans la rubrique "geiron-tôron" du site kujira portal site, le Professeur Ohsumi Seiji a écrit un nouvel article, cette fois-ci sur les méthodes de recherche dites létales et non-létales. Comme vous le savez, les opposants à la chasse à la baleine déclarent haut et fort que toute recherche sur les cétacés peut être conduite sans tuer d'animaux... mais ça ne les empêche pas de ne pas mettre en pratique leurs propres conseils, puisque ni l'Australie, ni les ONG comme Greenpeace ne conduisent de tels programmes (c'est-à-dire "non-létaux") en Antarctique. Pour mieux comprendre pourquoi, je vous propose une traduction de l'article du Professeur Ohsumi.

Les méthodes de recherche létales et non-létales des programmes scientifiques japonais sur les cétacés
Ohsumi Seiji (conseiller, Institut japonais de recherche sur les cétacés), 3 septembre 2008

Que ce soit au sein de la Commission baleinière internationale ou directement par le biais d’actions illégales tels que des actes de piraterie en mer ou le vol, les opposants à la chasse à la baleine utilisent ces derniers temps toute sorte de subterfuges pour mettre fin au programme de recherche scientifique sur les cétacés que le Japon conduit en Antarctique selon les termes de l’article 8 de la Convention internationale pour la réglementation de la chasse à la baleine. Parmi ceux-ci figure celui qui consiste à faire appel à un scientifique anti-chasse et à déclarer tapageusement que l’on “peut conduire la recherche sur les baleine sans les tuer.”
La recherche sur les baleines – qui ont pour particularités d’être parfaitement aquatiques, de vivre dans un environnement marin en trois dimensions, d’être colossales et de nager à grande vitesse – se compose de diverses méthodes mettant à profit ces spécificités. Il y a certes des informations qui peuvent être obtenues sans tuer de baleines (méthodes non-létales), mais ce que les opposants à la chasse à la baleine refusent de reconnaître, ou bien cachent intentionnellement, c’est que selon les données recherchées, il est parfois nécessaire de capturer des baleines (méthodes létales).
Parmi les méthodes de recherche qu’ils recommandent, on peut citer “l’observation”, “le marquage naturel (natural marking survey)”, “le traçage par satellite”, “l’utilisation d’enregistreurs (data logger)”, “l’échantillonnage acoustique”, “les prélèvements par biopsie” ou “l’analyse des matières fécales”. Toutefois, bien que ces méthodes soient applicables aux baleines d’un point de vue théorique, il faut bien comprendre que nombre d’entre elles sont en fait impossibles à mettre en œuvre pour diverses raisons telles que les spécificités des espèces ciblées, les objectifs de recherche, les conditions géographiques et climatiques des zones de recherche, la disponibilité de navires, de personnel navigant et de chercheurs adéquats, ou encore celle des frais de recherche nécessaires.

Ce n’est pas pour autant que le Japon écarte toute méthode de recherche non-létale dans les deux programmes scientifiques qu’il conduit actuellement sur les cétacés en Antarctique et dans le Pacifique nord-ouest. Il emploie en fait des méthodes létales et non-létales, associant les points forts de celles les plus adéquates pour atteindre efficacement les objectifs de recherche.
La recherche japonaise sur les baleines consistant à repérer et à capturer de manière aléatoire des individus des espèces ciblées, le long d’une trajectoire déterminée dans la zone de recherche, la méthode non-létale qu’est “l’observation” en est la base. Les données précises obtenues sur le long terme grâce à “l’observation” aident grandement à suivre les changements au sein des populations des différentes espèces de cétacés et à mieux comprendre les relations entre ces dernières.
Cependant, “l’observation” a ses points faibles, ne permettant que de connaître la répartition et l’environnement de chaque espèce, mais pas la constitution biologique interne de ces animaux. Par ailleurs, la détermination de l’espèce et du nombre d’individus composant les groupes de cétacés découverts en mer nécessite de s’en approcher. Pour cela, il est nécessaire d’avoir des navires de recherche adaptés à “l’observation” et de faire suivre un long entraînement aux chercheurs. Il se trouve que les baleiniers sont le type de navire le plus adéquat et que seule la chasse scientifique permet de préserver ces bateaux et leur équipage. Il faut également savoir que le programme de recherche non-létal IDCR/SOWER, conduit dans l’Océan austral sous l’égide du comité scientifique de la CBI, est rendu possible parce que le Japon met à disposition à chaque fois un excellent navire baleinier et un personnel compétent, formé grâce à la chasse scientifique.

“le marquage naturel (natural marking survey)” est une méthode utilisant des procédés comme la photographie et consistant à suivre de manière temporelle des individus identifiés grâce à des caractéristiques tels que des formes ou des couleurs spécifiques à une espèce.
Cette méthode n’est toutefois efficace que dans le cas d’espèces de cétacés dont les particularités individuelles de forme et de couleurs sont notable, les mouvements lents et migrant tous les ans vers des zones réduites près des côtes comme les baleines à bosse, ou celles, comme la baleine grise, dont le nombre est bas. Elle est par contre difficile à appliquer et peu efficiente dans le cas de baleines qui ne présentent pas de distinctions nettes entre individus au niveau de la morphologie, qui se déplacent prestement, qui vivent dans de vastes aires et dont les populations sont importantes telles que les rorquals de Minke ou les rorquals communs. Pour ces raisons, “le marquage naturel” n’apporte que peu de résultats vis-à-vis de ces espèces rapides dans les pays qui ne disposent pas de navires baleiniers capables de s’en approcher.
Les programmes de recherche japonais incluent également “le marquage naturel”, lorsque des individus de certaines espèces sont découverts au cours de “l’observation”, et les informations ainsi obtenues sont exploitées en coopération avec des scientifiques d’autres pays qui étudient les mêmes animaux dans des zones différentes, et contribuent au développement des connaissances sur les routes migratoires et les stocks.

“Le traçage par satellite”, qui consiste à suivre les mouvements d’animaux depuis l’espace, est d’un point de vue théorique un moyen efficace pour connaître sur le long terme les routes migratoires des cétacés et étudier les zones de reproduction où la recherche ne peut être conduite.
Des essais pour développer une technologie fiable de traçage par satellite ont été conduits pendant de nombres années au cours des programmes de recherche japonais, et ils ont récemment permis d’obtenir des résultats intéressants. Le fait qu’aucun pays appelant à l’utilisation exclusive de moyens de recherche non-léthaux n’emploie cette méthodes pour étudier les mêmes espèces baleinières que le Japon dans des zones aussi vastes que l’Océan austral est dû à des problèmes technologiques et pratiques dans leur maîtrise du traçage par satellite.

“L’utilisation d’enregistreurs (data logger)” est très utile pour étudier le comportement quotidien dans l’eau des baleines tels que leur alimentation, et c’est à mon avis une méthode de recherche non-létale qui mérite d’être développée davantage. Malheureusement, elle n’a pas pu être mise en œuvre jusqu’à présent dans les programmes scientifiques japonais.
“L’utilisation d’enregistreurs (data logger)” est actuellement utilisée dans l’étude des odontocètes, au Japon et dans d’autres pays, mais cette technologie n’est pas encore au point pour ce qui est des baleinoptères. En outre, la mise en place de ces appareils nécessite des navires de recherche rapides et maniables permettant de s’approcher des baleines tels que les baleiniers.

“L’échantillonage accoustique” offre l’avantage d’être possible de nuit et par mauvais temps, contrairement à “l’observation”. Il permet d’évaluer le nombre d’animaux et de suivre des individus grâce au son. C’est une méthode qui a de l’avenir au niveau des applications et qui est testée dans le cadre du programme SOWER auquel le Japon participe, mais elle n’est pas encore utilisable.

“La biopsie”, qui consiste à récupérer des morceaux de peau détachés naturellement ou à en prélever à l’aide de fusils ou d’arbalètes pour analyser l’ADN et les hormones des baleines, est une méthode de recherche non-létale vivement recommandée par les opposants à la chasse à la baleine.
Elle est utilisée dans le cadre des programmes de recherche japonais pour des espèces de cétacés comme la baleine franche ou la baleine à bosse, mais son application à d’autres telles que le rorqual de Minke ou le rorqual boréal est difficile. Cela est dû au fait que ces baleines se déplacent vite et que, même avec un navire baleinier, il est peu aisé de s’en approcher suffisamment pour les atteindre avec un fusil hypodermique en haute-mer.



“L’analyse des matières fécales” est une autre méthode non-létale qui revient souvent dans les discours anti-baleiniers ces derniers temps.
Le point faible de cette méthode est que même en temps normal, les matières fécales des baleines sont dans un état diarrhéique et qu’elles se désagrègent aussitôt dans l’eau. Par ailleurs, les cétacés ne déféquant pas tout le temps et pas toujours lorsqu’ils font surface, il faudrait suivre la même baleine pendant longtemps sans savoir quand elle évacuerait des matières fécales. En plus, cette méthode ne permet pas de savoir la composition, la quantité et les périodes d’alimentation des cétacés, contrairement à la capture d’animaux.

Un autre défaut des méthodes non-létales est qu’elles nécessiteraient d’importants fonds pour la recherché et le maintien des navires ainsi que pour rassembler un personnel expérimenté afin de pouvoir fournir des informations du même niveau que celles des programmes scientifiques que le Japon conduit actuellement.
À cela s’ajoute le fait que les méthodes non-létales ont un coût non compensable et ne peuvent pas produire des biens profitant au bien-être des gens comme le fait la chasse scientifique. Nombreuses d’entre elles comme la biopsie peuvent également se révéler traumatisantes mentalement et physiquement pour les baleines du fait qu’il faille les suivre durant de longues périodes de temps.
Pour ces raisons, aucun des pays s’opposant au programmes scientifiques japonais n’ont obtenus de résultats de la même qualité en conduisant uniquement une recherche non-létale. Cela montre clairement à quel point ce qu’ils recomandent n’est pas réalisable.
Plutôt que d’envoyer des bateaux jusqu’en Antarctique et d’agir de façon inutile et lâche, n’apportant rien à la science en commettant des actes terroristes pour entraver la recherche, les organisations anti-baleinières gagneraient l’estime de tout le monde, dont la nôtre, si elles apportaient quelques résultats en mettant en œuvre les méthodes non-létales qu’elles professent.
Le commissaire de l’Australie aurait proposé lors de la 60e réunion plénière de la Commission baleinière internationale qui s’est tenue cette année, de conduire un programme de recherche non-létal indépendant du SOWER en Antarctique, mais aucun plan de recherche précis n’a été proposé au comité scientifique et discuté. Bien que je n’en connaisse pas le détail, j’aimerais en savoir plus sur ce programme s’il ne devait pas être qu’une proposition et être mis en œuvre.

Il va s’en dire que nous reconnaissons l’importance de la recherche non-létale dans l’étude des cétacés, et que nos programmes contribuent également à développer ces technologies. Et il est certain que cela n’est en fait possible qu’en conduisant parallèlement la chasse scientifique et que les méthodes non-létales seules ne permettraient pas d’obtenir le genre de données et d’échantillons que nous désirons pour notre recherche.
À partir du corps de baleines capturées dans le cadre de la chasse scientifique, il nous est possible de faire facilement des mesures et des prélèvements de plus de 100 sortes comme le sexe, la taille et le poids, ceux des différents organes, les organes sexuels et des fœtus ou le contenu des estomacs. La plupart de ces derniers ne seraient pas possibles avec des méthodes non-létales. Par ailleurs, comme le précisent les termes du paragraphe 2 de l’article 8 de la convention internationale pour la réglementation de la chasse à la baleine, les produits obtenus à partir des carcasses des baleines après leur étude sont revendus selon les directives du gouvernement japonais, servant pour l’alimentation humaine et permettant de couvrir une partie des 7 milliards de Yen (environ 600 millions d’Euros) que coûtent ces programmes de recherche.

Les objectifs des programmes de recherché japonais sur les cétacés sont avant tout de (1) contribuer au développement de la science en obtenant les données nécessaires à la mise en place d’une chasse baleinière durable, de (2) faire progresser les méthodes de recherche sur les populations de baleines dans le cadre du moratoire sur la chasse commerciale, de (3) non seulement préserver, mais aussi améliorer les techniques de chasse à la baleine en vue de sa reprise, d’ (4) assurer les navires, installations et personnels nécessaires aux opérations baleinières et (5) de préserver, promouvoir et répandre la consommation de viande de baleine en préparation d’une probable future crise alimentaire. Ils jouent donc un important rôle scientifique et social.
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vendredi, novembre 07, 2008

Quand la chasse à la baleine devient TV réalité

Après plusieurs mois assez calmes en actualités autour de la chasse à la baleine, le prochain départ de la flotte japonaise de recherche sur les cétacés pour l'Océan austral est l'occasion pour les opposants à la chasse à la baleine de préparer leurs campagnes médiatiques. L'ONG qui a fait le plus fait parler d'elle l'hiver dernier à ce sujet et qui va probablement encore faire du bruit cette année par ses actions dangereuses est la Sea Shepherd Conservation Society (SSCS).

Vous vous souvenez sans doute de l'abordage illégal par deux activistes de SSCS d'un baleinier nippon, le Yûshin-maru N°2 ou de la soi-disante tentitative d'assassinat du président de cette ONG, Paul Watson. Et bien sachez qu'une équipe de télévision était à bord du navire de Sea Shepherd, le Steve Irwin, pour le compte de la chaîne par satellite/cable Animal Planet, lors de cet hiver 2007-2008. Les images que cette équipe à prises vont servir pour une série de TV réalité intitulée "Whale Wars" et dont la diffusion doit commencer à 9 heures du soir (heure américaine). Cette série est prévue pour 7 semaines.

Cette initiative d'Animal Planet, chaîne appartenant au groupe Discovery, n'est pas sans controverses. Tout comme le souligne Mary McNamara dans cet article du Los Angeles Times, les activités de chasse scientifique que l'Institut japonais de recherches sur les cétacés sous mandat du gouvernement nippon sont parfaitement légales selon les termes de la Convention internationale pour la réglementation de la chasse à la baleine, texte fondateur de la CBI. En outre, les actions de Sea Shepherd sont dangereuses et mettent en péril la vie de leurs propres membres d'équipage et de ceux de la flotte japonaise. L'Océan austral est un endroit isolé et extrêmement hostile. En cas d'accident en mer, il faudrait facilement une semaine à des secours pour atteindre cette zone.

La mode de la TV réalité dure depuis quelques années dans les pays occidentaux, mais je pense que nombre de personnes savent que le comportement des protagonistes de ce type de programme n'a rien de réel ou de naturel. En effet, l'attitude des gens est indubitablement influencée par la présence de caméras de télévision. Et l'objectif de ce genre d'émission étant de fournir du sensationnel pour scotcher le téléspectateur devant son téléviseur, il ne fait aucun doute que les réalisateurs de TV réalité ont plutôt tendance à provoquer, si ce n'est pas carrément à mettre en scène certaines situations dans ce but.

Eu égard aux actions dangereuses des membres de Sea Shepherd lors de leur dernière opération contre les navires de recherche japonais en Antarctique et la production de cette série-reportage, on est d'ailleurs en droit de se demander dans quel limite Animal Planet n'est pas aussi responsable que l'ONG. De même, est-ce que la série aurait été programmée si un accident grave avait eu lieu lors du tournage ?
La chaîne de TV et l'ONG y trouvent d'ailleurs chacune leur compte puisque la diffusion de cette série inédite permettra également à Sea Shepherd de se faire de la publicité et ainsi d'obtenir des dons auprès de téléspectateurs crédules.

L'Institut japonais de recherche sur les cétacés a récemment publié deux communiqués de presse critiquant Animal Planet. Vous les trouverez ici et . Pour ceux que ça intéresse, le site de la chaîne câblée offre une petite présentation de "Whale Wars". Il y a aussi quelques vidéos sur le compte youtube de la chaîne.
Précisons enfin que la série ne semble pas être prévue au Japon où Animal Planet est également diffusée.
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mardi, septembre 02, 2008

Tour d'horizon de l'actualité baleinière de l'été 2008

Après un break d'un mois, je vous propose de reprendre ce blog en faisant un petit point sur ce qui s'est passé dernièrement autour de la question de la chasse à la baleine. Il y a notamment eu deux informations qui ont attiré mon attention : la reclassification de certaines espèces de baleines dans la Liste Rouge de l'IUCN (Union internationale pour la conservation de la nature) et la publication dans la revue scientifique Polar Biology d'une étude japonaise issue du programme de recherche sur les cétacés en Antarctique (JARPA).

Comme l'indique cet article de la BBC, l'IUCN, une organisation internationale regroupant de nombreux experts a annoncé au mois d'août qu'elle reclassait plusieurs espèces de cétacés dans sa Red List des espèces en dangers de disparition. L'attention s'est particulièrement portée sur les baleines à bosse (Megaptera novaeangliae) et les baleines franches australes (Eubalaena australis) qui sont passées de "Vulnérable" à "Moindre risque". Il ne fait aucun doute qu'il s'agit du résultat de longues années de protection de ces deux espèces qui ont été intensivement chassée dans le passé. Notons que les baleines franches sont protégées depuis 1937 et les baleines à bosse depuis 1965, soit bien avant le moratoire adopté en 1982 par la Commission baleinière internationale.
Toutefois, il faut déplorer que d'autres espèces de cétacés telles que la baleine franche de l'Atlantique nord (Eubalaena glacialis) ou diverses sortes d'odontocètes comme le vaquita (Phocoena sinus) continuent d'être en danger critique, notamment à cause de la destruction de leur habitat naturel par les activités humaines.

En juillet dernier, la revue scientifique Polar Biology a publié une étude japonaise expliquant que la couche de graisse des rorquals de Minke (balaenoptera bonaerensis) avait diminué en moyenne de 9%, soit 18 kilos, en près de vingt ans. Intitulé "Decline in energy storage in the Antarctic minke whale (Balaenoptera bonaerensis) in the Southern Ocean" vient des résultats du programme de recherche (JARPA) conduit par l'Institut japonais de recherche sur les cétacés (ICR) entre 1987 et 2005. Selon les auteurs, il est possible que l'augmentation du nombre de baleines à bosse qui se nourrissent également de krill antarctique soit à l'origine de cet amaigrissement des rorquals de Minke qui se verraient forcés à chercher leurs proies plus près du continent antarctique, dans la banquise (pack ice).
Malgré l'intérêt scientifique de cette étude, les détracteurs des programmes de recherche japonais semblent se lamenter sur le fait qu'une revue scientifique à comité de lecture l'ait publiée. Un certain John Hocevar de Greenpeace déclare même que "il n'est pas nécessaire de tuer des baleines pour les étudier", des méthodes plus modernes pouvant permettre de comptabiliser les baleines et mesurer leur épaisseur de graisse sans les tuer. Et bien, il ne reste plus à Greenpeace qu'à nous démontrer ça...

Outre ces deux informations, on peut noter que les autorités japonaises ont demander des mandats d'arrêt internationaux à l'encontre de trois activistes de Sea Shepherd qu'ells accusent d'avoir attaqué un navire de recherche nippon dans la mer de Ross en février 2007.
Concernant la viande exportée par l'Islande et la Norvège vers le Japon, Greenpeace semble se soucier de l'état de fraîcheur de celle-ci... mais les gens de cette ONG ne paraissent pas connaître l'existence de congélateurs.
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mardi, juillet 29, 2008

L'histoire de la chasse à la baleine au Japon - 9

Je vous propose de poursuivre le récit de l'histoire de la chasse à la baleine au Japon en abordant cette fois-ci la chasse au petits cétacés. C'est en effet à partir de la période moderne que la chasse baleinière japonaise se divise en trois catégories : la chasse pélagique (bosen-shiki en.yô hogei 母船式遠洋捕鯨), la chasse côtière au grands cétacés (ôgata engan hogei 大型沿岸捕鯨) et la chasse côtière aux petits cétacés (kogata engan hogei 小型沿岸捕鯨).

Le début du XXe siècle va aussi voir la modernisation de la chasse côtière au petits cétacés (CCPC). Celle-ci tire ses origines de la tradition qu’avaient les membres des kujiragumi de capturer des espèces de petits cétacés en dehors des saisons de chasse. Ainsi, à Taiji, il était de coutume de chasser les globicéphales qui s’approchaient de la côte, à bord de petites embarcations appelées tento-sen 天渡舟. Cette pratique a joué un rôle particulièrement important pour cette communauté à la fin du XIXe siècle, alors que la chasse aux grandes baleines était dans l’impasse.

En 1904, Maeda Kenzô 前田兼蔵, qui est originaire de Taiji et revient des Etats-Unis, modernise cette chasse aux globicéphales en mettant au point un canon qui permet de tirer trois (plus tard, cinq) harpons simultanément et qu’il fixe à la proue d’un tento-sen. Plus tard, en 1912, ces embarcations seront agrandies et motorisées, rendant la chasse plus efficace. Cependant, la véritable révolution vient de l’idée d’un chasseur de Taiji en 1933, d’équiper un bateau, le Yûkô-maru, avec un canon de type Maeda et un canon lance-harpons norvégien de 26 millimètres. Son objectif : chasser pour la première fois des rorquals de Minke au large d’Ayukawa. Pour ce faire, il utilise d’abord le canon Maeda pour assurer la capture du cétacé, puis l’achève à l’aide du canon norvégien.

Le dépeçage se faisant en empruntant une partie des stations baleinières d’Ayukawa, les succès du Yûkô-maru vont inspirer d’autres chasseurs et de petits navires de 15 à 20 tonnes équipés de canon lance-harpons de 40 millimètres vont faire leur apparition dans les années qui suivent. Ces derniers étant utilisés principalement pour la chasse aux rorquals de Minke, on leur donne le nom de minku-sen ミンク船.

Dans la péninsule de Bôsô, où les pêcheurs avaient coutume de se réunir pour chasser au harpon les baleines à bec de Baird depuis le XVIIe siècle, cette activité va être reprise et modernisée par les compagnies baleinières qui s’y installent au début du XXe siècle. Profitant de la tradition et des coutumes baleinières de cette région, ces compagnies n’auront aucun mal à engager une main d’œuvre qualifiée, notamment pour le dépeçage, et à tirer profit du marché local pour les produits de la chasse. Plus tard, les minku-sen seront aussi employés pour capturer les baleines à bec de Baird.

Contrairement aux deux autres types de chasse à la baleine, la chasse côtière aux petits cétacés ne subira que très peu l’influence des combats de la Guerre du Pacifique du fait que les petits navires utilisés n’ont quasiment aucun intérêt militaire. De ce fait, cette activité attirera beaucoup de convoitises et le nombre de petits baleiniers augmentera durant les années de guerre.

A suivre...
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mercredi, juillet 23, 2008

Reconstitution de chasse traditionnelle à la baleine à Kayoi

Le lundi 21 juillet dernier s'est tenu dans le port de Kayoi (ville de Nagato, département de Yamaguchi) la fête de la baleine, Kayoi kujira-matsuri 通くじら祭り. Cette fête se compose de courses de barques japonaises, d'une reconstitution de chasse traditionnelle à la baleine et d'autres divertissements comme un spectacle représentant le combat entre Miyamoto Musashi et Sasaki Kojirô. Des étudiants de l'Université de Yamaguchi et de Corée du Sud était également présents, apportant l'énergie de leur jeunesse aux habitants du petit port de pêche.

La fête de la baleine de Kayoi a commencé en 1992, année marquant le 300e anniversaire de l'érection de la tombe des baleines (voir ici). Depuis 2006, la participation au clou du spectacle que constitue la reconstitution de chasse traditionnelle à la baleine est ouverte au public. Cette reconstitution se base sur la façon dont la chasse était pratiquée à Kayoi durant la période d'Edo. Quatre embarcations à bord de chacune desquelles se trouvent douze hommes vêtus uniquement d'un pagne dit fundoshi 褌 pourchassent une maquette de baleine de 13 mètres à travers le port. Après avoir "mis à mort" l'animal et l'avoir remorqué vers le port, les chasseurs découvrent un fœtus dans le ventre de la baleine.



Une cérémonie est alors organisée devant une maquette de la tombe des baleines placée devant le musée de la baleine de Kayoi. Des élèves de l'école primaire locale entonnent des chants baleiniers devant la tombe et le baleineau. Derrière eux, les hommes ayant participé à la chasse se tiennent assis en silence. Bien que cette fête ne soient organisée que depuis 16 ans, elle témoigne du fort désir des gens de Kayoi de garder leur patrimoine spirituel vivant et de le partager avec les autres. La distribution de soupe de baleine (kujira-jiru くじら汁) après la cérémonie montre également l'attachement local à la consommation de viande de baleine.

Lors de mon second séjour à Kayoi, j'ai fait un tour au musée de la baleine où sont exposés depuis le 7 juin dernier des peintures représentant la chasse à la baleine dans le port de Kawajiri, à quelques kilomètres à l'ouest de Kayoi. Ces peintures avaient apparemment été récupérées par un Anglais après la défaite du Japon en 1945, avant de se retrouver en Afrique du Sud. Ces dessins ressemblent beaucoup à ceux de l'Isanatori ekotoba 勇魚取絵詞 (1829) du clan Masutomi d'Ikitsuki, et je ne serais pas surpris d'apprendre que l'auteur des dessins de Kawajiri se soit inspirés de cette dernière œuvre. Le directeur du musée, M. Fujii a eu la gentillesse de me guider jusqu'au port de Kawajiri et de me présenter le lieu où le kujiragumi local dépeçait les baleines jusqu'en 1909 ainsi qu'une stèle funéraire dédiée aux baleine.
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vendredi, juillet 18, 2008

Petits pois et bacon de baleine - suite de l'épilogue

Comme je l'expliquais précédemment, Greenpeace avait accusé douze membres d'équipage du Nisshin-maru de détourner illégalement de la viande de baleine pour alimenter un marché parallèle. Pour prouver leurs dires, deux activistes de Greenpeace Japan avaient subtilisé un colis envoyé par l'un de ces marins à destination de son domicile lors de son transfert dans un centre de tri de la compagnie de transport Seinô. Malheureusement pour Greenpeace, le parquet de Tokyo a abandonné l'enquête le 20 juin dernier, ne disposant d'aucun soupçon à l'encontre des douze marins incriminés.

Dans le même temps, la compagnie Seino portait plainte auprès de la police d'Aomori pour le vol du colis. Les deux activistes de Greenpeace, Satô Jun.chi et Suzuki Tohru ont par conséquent été arrêtés le 20 juin, en même temps que la police saisissait leurs domiciles et les locaux de Greenpeace Japan à Tokyo. Après leur transfert vers Aomori, les deux suspects ont été placés en garde à vue sans chef d'accusation pendant 21 jours. Ils ont ensuite été accusés de vol et de violation de propriété privée le 11 juillet. Le tribunal d'Aomori a accepté leur demande de mise en liberté sous caution le 15 juillet. Le montant de la caution est de 8.000.000 Yen (environ 48.000 Euros), payés le jour-même par Greenpeace.

Malgré le fait que le parquet de Tokyo ait abandonné son enquête, faute de soupçons à l'encontre des 12 marins de la compagnie Kyôdô Senpaku, Greenpeace continue de prétendre qu'il y a un trafic de viande de baleine. Ils ont également fait appel à leurs supporters de par le monde pour signer une pétition demandant la libération de leurs deux activistes "injustement" arrêtés. Autrement dit, l'ONG essaye coûte que coûte de sauver la face. Cela se fait au détriment de leurs supporters qui sont désinformés. C'est dans ce contexte que la société maritime Kyôdô Senpaku a aujourd'hui rendues publiques les conclusions de l'enquête qu'elle a menée en interne sur les accusations de détournement et présentées au Ministère japonais de l'Agriculture, de la pêche et des forêts. Il y a un communiqué de presse en anglais et en japonais. Voici une traduction du communiqué japonais :

Rapport concernant les questions autour de la viande de baleine

Nous présentons ci-dessous les résultats de l’enquête concernant l’accusation faite par Greenpeace Japan auprès du parquet de Tokyo selon laquelle 12 membres de l’équipage du Nisshin-maru qui a participé au programme de recherche sur les cétacés en Antarctique conduit par l’ICR auraient détourné en grande quantité du bacon de baleine résultant de la recherche.
Nous présentons également les mesures que nous avons décidé de prendre pour assurer la transparence quant à la distribution de viande de baleine à nos marins.

I. Résultat de l’enquête
1. Le bacon de baleine salé que Greenpeace Japan a emporté en tant que "preuve" du centre de tri de la compagnie de transport Seinô à Aomori a été envoyé à destination de son domicile par un employé de l’usine du Nisshin-maru (52 ans, domicilié à Hakodate). Du bacon de baleine est offert à tous les membres d’équipage’ du Nisshin-maru en tant que cadeau lors de leur débarquement, mais cet envoi comprenait également les parts que des collègues ont cédée à cet employé. (Tous les ans, Kyôdô Senpaku achète de la viande de baleine à l’Institut japonais de recherche sur les cétacés et distribue en tant que cadeau 8 kilos de bacon de baleine salé et 1,6 kilos de viande (rouge) de baleine en morceaux à chacun de ses marins lors du débarquement)

2. Les prix de la viande de baleine étant déterminé par l’ICR après la fin de la recherche (généralement en juin), ils ne sont pas encore fixés lorsque la viande de baleine est distribuée en tant que cadeau aux membres d’équipage et la transaction avec l’ICR se fait sur la base des prix de l’année précédente.

3. Kyôdô Senpaku a conduit une enquête quant aux contenus des colis envoyés par chacun des membres d’équipage ayant pris part à la dernière opération de recherche sur les cétacés en Antarctique. Voici les points que cette enquête a révélés :
(a) La quantité de bacon salé réservé aux cadeaux qui a été débarquée est la même que celle produite à bord du navire et aucun produit n’a été emporté sans autorisation.
(b) Après avoir reçu de la viande de baleine en tant que cadeau, certains membres d’équipage l’ont cédée à des collègues car n’en ayant pas besoin.
(c) Aucun membre d’équipage n’a vendu les cadeaux ayant été distribués à des magasins de viande de baleine ou à des établissements de restauration.

II. Mesures à venir
1. La distribution de viande de baleine aux marins et la détermination des prix de ces cadeaux est effectuée en toute équité et de façon adéquate comme expliqué ci-dessus (I.), mais pour assurer la transparence la façon dont la distribution est réalisée sera désormais rendue publique.

2. Concernant la viande distribuée aux membres d’équipage, Kyôdô Senpaku va tout gérer à bord du navire et se charger de faire directement les envois aux adresses de chacun des marins après le débarquement.

3. Concernant l’achat de la viande de baleine destinée à être distribuée comme cadeaux aux membres d’équipage, on employait jusqu’à présent les prix de l’année précédente, mais désormais, le paiement sera fait une fois les prix pour l’année en cours déterminés.

4. En plus des lettres remises actuellement aux employés, l’interdiction de revendre la viande de baleine distribuée va être introduite dans le réglement interne.


Tout ceci devrait conclure l'affaire...sauf probablement pour Greenpeace...lire la suite>>

jeudi, juillet 10, 2008

Conférence de presse de Morishita Jôji (Agence japonaise pour la pêche) - 2 juillet 2008

Le 2 juillet dernier, Morishita Jôji, négociateur de l'Agence japonaise pour la pêche et commissaire délégué du Japon à la CBI, a donné une conférence de presse au Club des correspondants étrangers du Japon. Il y a notamment évoqué les discussions de la dernières réunion plénière de la Commission baleinière internationale à Santiago du Chili. En voici la vidéo (durée env. 56 minutes) :



(Source vidéo : JAN-JAN)

Il répond également à des questions de journalistes étrangers quant à divers sujets relatifs à la chasse à la baleine : l'importation de viande de baleine d'Islande et de Norvège, l'arrestation de deux activistes de Greenpeace, les programmes japonais de recherche sur les cétacés, etc.
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lundi, juillet 07, 2008

Remplacer le programme de recherche sur les cétacés par un programme de recherche globale sur l’environnement de l’océan Austral

J'ai précédemment présenté les opinions de deux personnes impliquées dans le débat sur la chasse à la baleine au Japon, Morishita Jôji de l'Agence japonaise pour la pêche et Ohsumi Seiji de l'Institut japonais de recherche sur les cétacés. Le quotidien Suisan Keizai Shinbun, spécialisé dans les informations relatives aux affaires maritimes, a publié le mois dernier (5 juin) l'opinion de Komatsu Masayuki, ancien commissaire délégué du Japon à la CBI et actuellement professeur au National Graduate Institute for Foreign Policies. Comme il connaît lui aussi bien le sujet de la chasse à la baleine - il a d'ailleurs écrit plusieurs livres dessus -, son point de vue m'a semblé intéressant. Aussi ai-je décidé de présenter une traduction de son article.

Opinion des lecteurs – Komatsu Masayuki (professeur au National Graduate Institute for Policy Studies)
Remplacer le programme de recherche sur les cétacés par un programme de recherche globale sur l’environnement de l’océan Austral
Suisan Keizai, le 5 juin 2008

Le Japon a la responsabilité de présenter les informations de la recherche sur les cétacés en Antarctique

Ces dernières années, d’ importants phénomènes anormaux interviennent dans l’écosystème de l’océan Austral dont les cétacés font partie. C’est on pense, parce que l’environnement de l’océan Austral et des abords de l’Antarctique ont grandement changé. Il nous est possible de saisir les effets du réchauffement climatique dans l’atmosphère et à la surface de la Terre tels que l’élargissement du trou de la couche d’ozone, l’effondrement de la plate-forme glaciaire Larsen B, la diminution de la baie des Baleines formées par les glaces de la mer de Ross ou les importants changements chez les manchots Adélie et les manchots empereurs, mais il est difficile de comprendre ce qui se passe sous la surface de la mer. La découverte des modifications qui ont lieu dans l’eau est rendue possible par des activités de recherche de grande envergure et à long terme. La recherche sur les cétacés en Antarctique commencée en 1987 se base sur l’article 8 de la Convention internationale pour la réglementation de la chasse à la baleine, est mise en oeuvre légalement par le Japon qui est un pays signataire de ce texte, et a apporté des informations très utiles quant à l’écosystème marin de l’océan Austral à la société internationale par le biais du comité scientifique de la Commission baleinière internationale.
Les résultats de vingt ans de recherche tirent la sonnette d’alarme pour l’humanité. Cependant, sans explication précise de ce qui se passe exactement dans l’océan Austral ces dernières années, on peut difficilement dire que le Japon remplit son rôle d’information. Cette recherche est conduite dans l’océan Austral qui est un patrimoine commun de l’humanité et le devoir d’explication du Japon est donc important.

La ruée des baleines vers le Sud

Les baleines à bosse qui vivent en grands nombres dans les eaux au nord du 60e parallèle de latitude Sud se déplacent massivement vers l’océan Austral, en dessous du 60e parallèle Sud où les eaux sont plus froides, du fait de l’augmentation de la température de la mer. Les populations de cette espèce augmentent annuellement de plus de 14%. La biomasse des baleines à bosse représente près du double (dans la zone IV de l’océan Austral) de celle des 760.000 rorquals de Minke. Il s’agit de l’espèce la plus importante dans l’écosystème de l’océan Austral et les informations que procureraient leur capture sont scientifiquement indispensables.
Les populations de rorquals communs aussi augmentent à un rythme de plus de 10% par an dans les eaux au sud du 60e parallèle de latitude Sud. Cependant, les populations de baleines bleues qui comptaient autrefois quelques 330.000 animaux et ne sont plus qu’environ mille aujourd’hui, ainsi que celles des rorquals de Minke que l’on estime à 760.000 bêtes, non seulement n’augmentent pas, mais on observe des anormalités chez certains individus. Ils maigrissent et leur couche de graisse devient plus mince. On constate aussi une diminution des naissances. L’âge des femelles gravides est aussi de plus en plus élevé. En outre, ces animaux vont jusqu’à l’intérieur de la banquise (pack ice). Ces phénomènes sont, on pense, dûs au réchauffement climatique.

Le réchauffement de l’océan Austral

La température atmosphérique de l’Antarctique est montée de trois degrés Celsius lors des cinquante dernières années (côte ouest de la péninsule antarctique). Par ailleurs, les glaces de mer et celles du continent antarctique fondent, faisant progresser la désalinisation de l’eau de mer. Si l’eau dont la densité est moindre du fait d’une faible concentration en sel et d’une température plus élevée stagne, le mélange vertical ne s’opère pas et les courants ascendants s’affaiblissent. Les sels nutritifs tels que les silicates parviennent ainsi difficilement jusqu’à la surface de la mer où a lieu la photosynthèse, et avec la réduction de la couche d’ozone, la production de phytoplancton comme les diatomées diminue. On suppose que le krill antarctique qui s’en nourrit a diminué. Il a été rapporté que le krill antarctique aurait diminué de 75 à 82% autour de la péninsule antarctique depuis 1970 (British Antarctic Survey). Les chalutiers japonais ne rencontrent plus de grandes densité de krill antarctique.

L’utilisation des ressources vivantes marines et le contrôle du réchauffement

La production d’aliments par l’industrie agricole entraîne la déforestation pour créer des champs et l’émission de dioxyde de carbone (CO2) par le bétail. Si on prend la totalité du CO2 sur Terre, 2% se trouve dans l’atmosphère et 98% dans les océans. Par conséquent, stimuler le cycle du CO2 des océans devrait être extrêmement efficace lorsqu’on envisage de rétablir l’équilibre de CO2 sur Terre et réduire celui dû aux échappements.
Dans les océans, le CO2 est assimilé par le phytoplancton puis à travers le le zooplancton, absorbé par les poissons et les cétacés. L’utilisation adéquate par les hommes de ces dernières ressources revient à stimuler l’absorption / dissolution et le cycle du CO2 des océans. Ainsi, les hommes controleraient les émissions de CO2 terrestre (dans l’atmosphère) et contribueraient au contrôle du réchauffement planétaire et donc de celui des océans. Par ailleurs, l’utilisation alimentaire du krill qui représente une ressource de plusieurs dizaines de millions de tonnes est également très importante si l’on considère qu’elle est respectueuse de l’environnement en général.

Vers la mise en oeuvre d’un programme de recherche global sur l’environnement de l’océan Austral

Un programme de recherche accompagné du besoin de vérifier des hypothèses et un raisonnement de grande envergure et ayant pour objectif de contribuer à l’élucidation et la résolution de l’influence du réchauffement climatique à l’échelle planétaire, nécessite l’élaboration d’un projet à long terme et la capacité de l’exécuter. En Antarctique aussi, il est nécessaire de mettre en oeuvre de manière globale l’observation océanographique (sels, température de l’eau, mélange vertical, convection), la recherche sur le phytoplancton et le zooplancton comme le krill antarctique, ainsi que celle sur les manchots et les cétacés qui s’en nourrissent. En ce qui concerne les cétacés, il est indispensable de surveiller la concurrence entre les espèces d’eaux tempérées comme la baleine à bosse et celles d’eaux froides telles que les baleines bleues et les rorquals de Minke antarctiques, ainsi que les changements de caractéristiques physiologiques. Ces activités de recherche devraient contribuer aux mesures pour faire face aux changements environnementaux et au réchauffement planétaire demandées par le monde contemporrain ainsi qu’ à l’élucidation des changements des écosystèmes marins, et aussi remédier à une future pénurie alimentaire.

Création d’un institut de recherche globale sur l’environnement des océans

Avec l’adoption de la Loi fondamentale sur la politique océanique, l’Etat japonais se doit, je pense, de jeter toutes ses forces dans la mise en oeuvre de ces programmes de recherche et de coordonner globalement la recherche et les études conduites jusqu’à présent séparément par l’Université de Tokyo, l’Institut national de recherche sur la pêche pélagique (NRIFSF), l’Institut national de recherche polaire (NIPR), l’Agence japonaise pour la science et la technologie marine-Terre (JAMSTEC) et l’Institut japonais de recherche sur les cétacés (ICR). En particulier, ces instituts et agences devraient créer des liens de coopération et être réorganisés. Le Japon devrait former sur la base de l’ICR, un "institut de recherche globale sur l’environnement des océans" en tant qu’organisme central pour ces recherches et études, et chercher à atteindre une recherche qui répond aux besoins du 21e siècle en invitant des chercheurs de pays étrangers.
Le programme de recherche sur les cétacés en Antarctique actuel devrait être grandement modifié et conduit en tant que "projet de recherche global sur l’environnement de l’océan Austral" dont le but serait de contribuer à l’élucidation des problèmes de réchauffement climatique et de pénurie alimentaire. Il devrait viser une coopération avec les pays qui conduisent actuellement des recherches scientifiques en Antarctique comme la Norvège, le Royaume-Uni, les Etats-Unis et l’Australie.
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mardi, juillet 01, 2008

60e réunion plénière de la Commission baleinière internationale - rapport

La 60e réunion plénière de la Commission baleinière internationale (CBI) s'est achevée vendredi 27 juin dernier, après 5 jours de débats à Santiago du Chili. Cette réunion a été très différente de celles des années précédentes du fait que le président de la Commission, l'Américain William Hogarth avait demandé aux pays membres d'éviter l'appel au vote et d'adopter les décisions par consensus lorsque cela était possible. Ayant suivi les débats en direct sur internet, je vous propose ci-dessous un compte-rendu des discussions de cette réunion.

Outre les allocutions des ministres chiliens des Affaires étrangères, Alejandro Foxley et de l'Environnement, Ana Lya Uriarte, la première journée a commencé par la traditionnelle adoption de l'ordre du jour. Contrairement aux années précédentes, la délégation japonaise n'a pas demandé le retrait de certains points de l'ordre du jour qu'elle ne considèrent pas du ressort de la CBI tels que les questions relatives aux petits cétacés, démontrant son intention de favoriser le dialogue.

Le comité scientifique a ensuite fait un rapport de ses travaux sur l'évaluation des populations de baleines, notamment les rorquals de Minke antarctiques (balaenoptera bonaerensis). Le comité cherche en effet à expliquer la différence entre les estimations faites sur la base des résultats des croisières circumpolaires du programme IDCR/SOWER. Malheureusement, seuls les résultats d'une des trois méthodes devant permettre d'éclaircir ce problème n'ayant été présentés, il faudra attendre l'année prochaine pour probablement obtenir une nouvelle estimation du nombre de rorquals de Minke dans l'océan Austral. Le comité scientifique a toutefois expliqué qu'il y avait des preuves positives d'augmentation de plusieurs populations de baleines bleues, de baleines à bosse et de baleines franches dans l'hémisphère sud. Le rapport (en anglais) du comité scientifique peut être consulté sur le site de la CBI.

Il a également été question des problèmes rencontrés pour déterminer précisément l'âge des rorquals de Minke. L'âge des baleines à fanons (mysticètes) est généralement déterminé en comptant les couches de plaque auriculaire cornée de la structure interne de l'oreille des animaux, mais cette méthode semble plus difficile pour les rorquals de Minke. Ces discussions ont été l'occasion pour les pays comme l'Australie et la Nouvelle-Zélande de réitérer leur opposition aux programmes de recherche scientifique conduits par le Japon, notamment en Antarctique. La Commission a ensuite fait le point sur les rapports émis par plusieurs pays sur les méthodes de mise à mort et autres questions liées au bien-être des cétacés, ainsi que sur la coopération avec d'autres organismes internationaux comme l'OMI (Organisation maritime internationale) où elle a obtenu le statut d'observateur.

La seconde journée a débuté par une réunion à huis clos à laquelle seules les délégations pouvaient assister. Les discussions qui se sont tenues lors de cette réunion sont résumées dans ce document et portes sur la façon de travailler et les sujets (dont la chasse côtière à la baleine au Japon) qu'abordera un "petit groupe de travail" auquel participeront 24 pays membres d'ici la prochaine réunion plénière. Suite à cette réunion à huit clos, les discussions ont repris avec une présentation du gouverneur de la province de Chubut sur le tourisme baleinier (whale-watching) en Argentine. Le comité scientifique a ensuite présenté l'avancement de ses travaux sur la procédure de gestion révisée (Revised Management Procedure, RMP), notamment pour les stocks de rorquals communs dans l'Atlantique nord.

Le troisième jour a vu la présentation par le Japon des conséquences socio-économiques du moratoire sur ses communautés baleinières. Ce pays sachant qu'il n'y aurait aucun consensus sur ce sujet, il n'y a pas eu de demande de quota et donc pas de vote. A suivi un rapport du président du comité scientifique sur les permis spéciaux pour la recherche scientifique. A cette occasion, la plupart des délégations ont pris la parole sur ce sujet qui est source de division au sein de la CBI. Le Japon a annoncé qu'il ferait une présentation des résultats de son programme de recherche en Antarctique (JARPA) durant la pause déjeuner de cette troisième journée. Le reste de la journée a été consacré à des discussions sur les effets sur les cétacés de facteurs environnementaux et à l'état de conservation de diverses espèces de petits cétacés, avant que six ONG se voient donner l'occasion de faire une intervention de cinq minutes chacune.

Le jour 4 de la réunion plénière est probablement celui qui a apporté la preuve que la tentative menée par William Hogarth pour remettre la CBI dans le droit chemin n'est pas gagnée d'avance. Le principal sujet de discussion était la demande du Danemark d'un quota de dix baleines à bosse pour les Inuits du Groenland occidental. Cette demande avait déjà était faite à Anchorage, l'année précédente, mais le comité scientifique ne pouvant alors émettre d'avis, elle avait été repoussée à cette année. Le comité scientifique ayant émis l'avis que la capture de dix baleines à bosse ne présentait pas de risque pour ces populations, le Danemark a donc réitéré sa demande. Malheureusement, les pays de l'UE (sauf le Danemark) ont annoncé leur opposition à ce quota, expliquant qu'il ne voyait pas de besoins de subsistence. Ceci fait suite à un rapport d'une coalition d'ONG critiquant le fait qu'une partie de la viande des baleines capturées dans le cadre de la chasse aborigène de subsistence finissait dans des supermarchés du Groenland. Le Danemark a fait appel au vote, mais avec 36 votes contre et 29 pour, sa demande a été refusée. Les commentaires des différents pays membres ont ensuite montré que l'opposition est encore très forte au sein de la CBI.

Plusieurs pays dont le Brésil et l'Argentine ont ensuite fait une brève présentation d'une proposition de sanctuaire baleinier dans l'Atlantique sud, mais sachant qu'aucun ne pourrait être atteint sur ce sujet, ils n'ont pas fait de demande. La commission a ensuite traité de divers sujets techniques jusqu'à la cinquième journée. Notons que la première réunion du "petit groupe de travail" a eu lieu vendredi, à l'issue de la plénière.

Bien qu'ils coopèrent aux efforts entrepris par l'actuel président de la CBI, les pays favorables à l'utilisation durable des baleines se sont réunis après les débats de la troisième journée pour discuter des options externes à la Commission, ce qui inclut entre autre l'éventuelle création d'un nouvel organisme de gestion des la chasse à la baleine. Personnellement, je pense que ce qui s'est passé lors de la demande du Danemark montre que les pays anti-baleiniers ne sont pas prêts à faire des concessions. En 2007, à Anchorage, la Belgique avait indiqué qu'elle soutenait pas la demande du Groenland, préférant attendre l'avis du comité scientifique l'année suivante. Apparemment, l'avis du comité scientifique n'a pas suffi et on peut se demander quels sont les critères de ces pays.

La gestion de la chasse à la baleine devrait se faire sur des données scientifiques démontrant que les populations de cétacés ne sont pas mises en danger, et non pour des raisons politiques comme c'est le cas actuellement. Si les pays qui s'opposent à la chasse à la baleine ne sont pas capables d'accepter ceci, il est certain que l'avenir de la CBI est sérieusement compromis. La 61e réunion plénière qui se tiendra à Madeira, au Portugal, nous montrera si c'est le cas.

PS : Si vous voulez en savoir plus sur la façon dont la CBI fait des estimations des populations de baleine, je vous conseille cet article de Richard Black de la BBC. Il est à mon avis le journaliste occidental le plus sérieux dans son traitement de ce sujet épineux.
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lundi, juin 23, 2008

60e réunion plénière de la Commission baleinière internationale - introduction

La 60e réunion plénière de la Commission baleinière internationale (CBI) organisée à Santiago du Chili doit débuter aujourd'hui à 10 heures, heure locale (16h en France, 23h au Japon). Les débats seront intégralement diffusé (en anglais, français, espagnol ou japonais en fonction de la langue de l'intervenant) sur internet grâce au site Kujira Portal (cliquer ici pour accéder directement à la vidéo). Si la question de la chasse à la baleine vous intéresse, je vous invite à suivre les discussions de la CBI.

Cette 60e réunion est placée sous le signe de la réconciliation entre les deux blocs qui s'opposent au sein de la CBI. L'actuel président de la commission, l'Américain William Hogarth s'est donné pour mission durant son mandat qui prendra fin à l'issue de la 61e réunion, de remettre la CBI dans le droit chemin, la division actuelle l'empêchant d'adopter la moindre mesure de gestion du fait qu'aucun des deux camps en présence n'est capable d'obtenir la majorité des trois quarts nécessaire à cela.

Pour ce faire, une réunion intermédiaire avait été organisée au mois de mars dernier pour trouver des moyens de rétablir le dialogue. A cet effet, des spécialistes en négociations internationales tels que le Professeur Calestous Juma de la Harvard Kennedy School avaient été invités en tant que conseillers. A l'issue de cette réunion intermédiaire, une série de suggestions avaient été faites pour permettre de rétablir le dialogue telles que faire des efforts pour prendre des décisions par consensus, réduire l'usage du vote, créer de petits groupes de négociations, etc.

La situation actuelle de la CBI qui dure depuis l'adoption du moratoire sur la chasse commerciale à la baleine en 1982, n'est en aucun cas favorable aux deux camps. La chasse à la baleine continue d'être pratiquée en dehors du contrôle de la CBI. En outre, le Japon menace de quitter la commission si cette dernière ne peut pas remplir son mandat qu'est la conservation des espèces de baleines et la gestion de la chasse. Selon Kyodo News (et Bloomberg), a la différence des années précédentes, il a désormais fixé un ultimatum, n'écartant pas la possibilité de quitter la CBI ou de reprendre unilatéralement la chasse commerciale si aucun progrès ne devait être fait d'ici la fin de la 61 réunion qui doit se tenir à Madeira au Portugal. Cela dépendrait de la création d'un groupe de travail sur la chasse côtière au Japon.

Toutefois, les récentes déclarations de pays opposés à la chasse à la baleine tels que l'Australie, la Nouvelle Zélande ou l'EU laissent plutôt penser qu'aucune avancée ne sera faite lors des discussions de la CBI cette année. En fait, le Brésil, l'Argentine et d'autres pays sud-américains semblent préparer une proposition de sanctuaire baleinier dans l'Atlantique sud. Cette proposition inutile (aucune chasse à la baleine n'est pratiquée dans cette partie du monde) devrait à coup sûr démontrer la volonté des pays anti-baleiniers de continuer de détourner la CBI de son mandat et donc nuire aux efforts du président Hogarth.

A ce sujet, je vous invite à lire la tribune d'Eugène Lapointe, ancien secrétaire général de la CITES (Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d'extinction) et actuel président de l'IWMC World Conservation Trust. Son analyse me semble pertinente. Ce documentaire donne aussi un bon aperçu de la situation de la Commission baleinière internationale. Vous pouvez également consulter les documents de la CBI, dont l'agenda de la réunion, ici.
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samedi, juin 21, 2008

グリーンシーフ逮捕祝い!

Pour célébrer l'arrestation de deux membres d'ONG pseudo-écologique pour vol, je me suis préparé un plat de bacon de baleine et de petits pois. Voilà ce que ça donnait en japonais :



Et dans la langue de Shakespeare :



Je tiens à préciser que tous les aliments ont été consommés et qu'il n'y a pas eu de gâchis. De même, le bacon de baleine a été acheté et pas volé. :)
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vendredi, juin 20, 2008

Petits pois et bacon de baleine - épilogue

Le scoop de la journée, c'est l'arrestation ce matin de deux membres de Greenpeace Japan par la police japonaise pour suspicion de vol. Cette information est reprise en boucle à la télévision depuis ce matin. Les deux activistes de Greenpeace arrêté sont Jun.ichi Satô et Tohru Suzuki. La police conduit des perquisitions aux domiciles des deux suspects et dans les bureaux de Greenpeace Japan depuis la matinée.

Ces arrestations ont été effectuées dans le cadre de l'enquête menée par la police du département d'Aomori sur le vol d'un colis dans un dépôt de la compagnie de transport Seinô le 16 avril 2008. Ce colis a été subtilisé par des membres de Greenpeace Japan pour obtenir une preuvre à conviction quant à un soi-disant détournement et traffic de viande de baleine organisés par des membres d'équipage du Nisshin-maru, le navire-usine appartenant à la flotte ayant pris part au programme japonais de recherche sur les cétacés en Antarctique.

Greenpeace Japan a porté plainte contre 12 membres d'équipage du Nisshin-maru pour ce qu'il considère être un détournement et traffic de viande de baleine auprès du parquet de Tokyo, après avoir tenu une conférence de presse le 15 mai dernier lors de laquelle ils ont présenté le colis subtilisé et contenant 23,5 kilos de bacon de baleine (unesu). Le parquet de Tokyo a reçu la plainte de Greenpeace et commencé l'enquête le 20 mai. Dans le même temps, les médias japonais ont vivement critiqué la manière de laquelle des membres de Greenpeace Japan ont obtenu leur preuve, cela s'apparentant à du vol. L'ONG a rétorqué qu'il s'agissait là du seul moyen d'obtenir une preuve et qu'il ne s'agit donc pas de vol. Le même jour, la compagnie de transport Seinô a porté plainte auprès de la police d'Aomori pour le vol du colis.

A l'occasion de sa conférence de presse du 15 mai, Greenpeace a émis un rapport (en japonais et anglais) dénonçant le soi-disant détournement-traffic de viande de baleine. Selon ce rapport, un informateur, anciennement employé de la compagnie Kyôdô Sempaku à laquelle le Nisshin-maru appartient, donne le détail de ce traffic. Il me semble intéressant de se pencher un peu sur ce rapport.

Tout d'abord, il y a une différence entre les versions japonaise et anglaise, cette dernière étant plus courte de deux pages. Il pourraît s'agir d'un problème de langue (l'anglais prenant moins de place que le japonais), mais après examen détaillé du rapport, j'ai constaté que l'interview de l'ancien employé de Kyôdô Senpaku avait été abbrégée en anglais. On compte en effet 79 séries de questions-réponses en japonais, contre seulement 29 en anglais. J'ai demandé à un membre de Greenpeace s'il y avait une raison à cette omission. Il m'a répondu que non, qu'il s'agissait d'un choix des personnes ayant préparé le rapport.

L'information manquante en anglais est pourtant intéressante. En effet, face aux accusations de Greenpeace, la compagnie maritime Kyôdô Senpaku a déclaré qu'il était de coutume d'offrir de la viande de baleine à l'ensemble des membres d'équipage qui passent cinq mois en mer, dans un environnement hostile et loin de leurs familles. Ce fait est confirmé par l'informateur de Greenpeace. Voici le passage correspondant, suivi d'une traduction personnelle français :

調:先ほどその、個人で持ち帰られるっていう肉があるっておっしゃいましたけど、その中に「お土産」もあるということを聞いたことがあるんですけども。
Q: Vous avez dit tout à l'heure qu'il y avait de la chair [de baleine] que chacun ramène chez soi, mais j'ai également entendu dire qu'il y avait également des "cadeaux".
情:はい。あの、船側である程度お土産はくれますね。それは、赤肉1キロブロックが6個くらい、あと畝須の塩漬けが5キロくらいですね。それはお土産でくれますね。あと、個人で買うものもあります。だいたい1人最低4キロ、1キロブロック4個くらいは買いますね。
R: Oui. La compagnie maritime (NDT: Kyôdô Senpaku) nous offre des cadeaux dans une certaine mesure. C'est environ 6 blocs d'un kilo de viande rouge et aussi environ 5 kilos de bacon de baleine. Ensuite, on peut aussi en acheter personnellement. On achète environ 4 kilos par personnes au moins, soit 4 blocs d'un kilo.

調:それは、具体的に買うというのはどういう風に?現金で払って買う?
Q: Vous achetez ça comment exactement ? En payant en liquide ?
情:いえ。給料引きですね。
R: Non. C'est déduit du salaire.

調:後々、給料から…ですか?
Q: Déduit ensuite du salaire ?
情:そうですね。給料から引かれます。
R: Oui. C'est déduit du salaire.

調:それらはどのようにして個人宅に配達されるんでしょうか?
Comment tout ceci est-il envoyé au domicile de chacun ?
情:そのお土産品ですか?
R: Les cadeaux?

調:はい。
Q: Oui.
情:冷凍品はみんな宅急便ですね。
R: Les produits congelés sont tous envoyés par colis express.

調:クール宅急便?
Q: Par colis express réfrigérés ?
情:クール宅急便ですね。冷凍品は。
R: Oui, par colis express réfrigéré, pour les produits congelés.


Ce que je déduis de ce passage, c'est que la compagnie Kyôdô Senpaku offre effectivement de la viande de baleine congelée et du bacon de baleine (conservé dans le sel) à ses employés en remerciement de leurs efforts comme elle l'a annoncé dans un de ses communiqués de presse. Il se trouve que Greenpeace a découvert 23,5 kilos de bacon de baleine conservé dans le sel dans le colis qu'il a dérobé dans le dépôt d'Aomori. Les aliments conservé dans le sel ne nécessitant pas forcément d'être congelé. En outre, l'employé qui a envoyé ce colis à destination de son domicile à Hokkaidô a expliqué avoir reçu les parts de trois de ses collègues. J'ai demandé aujourd'hui, lors d'une conférence de presse, au secrétaire général de Greenpeace Japan, Jun Hoshikawa si le colis qui a été subtilisé par les deux activistes arrêtés ne pouvait pas correspondre aux "cadeaux" dont il est fait mention dans le rapport de Greenpeace. Il m'a répondu que non.

Une autre chose qui m'interpelle dans le rapport de Greenpeace, c'est la quantité de viande de baleine qui serait détournée. D'après leur informateur, entre 120 à 130 membres d'équipage du Nisshin-maru emporteraient chacun de 200 à 300 kilos de viande de baleine. Ca fait entre 24 et 39 tonnes en tout! Je ne sais pas où ils mettent tout ça, mais les chambres du Nisshin-maru ne permettent certainement pas de cacher 200 kilos de chair de baleine. En outre, si on considère qu'un colis contient en moyenne 25 kilos, Greenpeace aurait dû observer entre 960 et 1.560 colis. Seuls 47 colis ont été constatés lors du retour du Nisshin-maru au port de Tokyo, le 15 avril 2008.

J'ai fait remarquer cette différence à M. Hoshikawa, mais sa seule explication a été que cette année, la flotte n'ayant pu prélever que 551 rorquals de Minke, il devait y avoir moins de viande de baleine détournée. Certes, mais 551 rorquals de Minke représentant environ la moitié de ce qui était prévu, il y aurait dû y avoir entre 480 et 780 colis contenant la soi-disante viande détournée. On est encore loin du compte.

Selon le quotidien Nikkei Shinbun, le parquet de Tokyo a annoncé aujourd'hui avoir annulé les plaintes contre les 12 membres d'équipage du Nisshin-maru en l'absence d'éléments à charge. Cette annonce vient clore cette affaire en ce qui concerne les baleiniers japonais, mais ce n'est que le début pour Greenpeace. La police japonaise enquête actuellement sur l'organisation du vol commis à l'encontre du dépôt de la compagnie Seinô à Aomori. Greenpeace pourrait aussi se voir accuser de diffamation. Autrement dit, les "petits pois" sont cuits. Il est sans doute temps que cette ONG se détache de la question de la chasse à la baleine et se préoccupe de sujets plus importants sur le plan écologique. En tout cas, ils ont perdu le peu de crédibilité qu'ils avaient au Japon...lire la suite>>

jeudi, juin 19, 2008

La tradition religieuse des « chrétiens cachés » préservée sur l’île d’Ikitsuki

J'avais déjà évoqué les chrétiens cachés (kakure kirishitan 隠れ切支丹) d'Ikitsuki lorsque j'avais présenté la traduction d'un article sur l'œuvre "Kujiragami". Le site FujiSankei a récemment publié un article sur un office religieux tenu par des descendants des chrétiens cachés et lors duquel il était de coutume d'offrir de la viande de baleine bouillie. Cela permet d'envisager un peu mieux la relation entre les chrétiens cachés et le kujiragumi du clan Masutomi. Voici une traduction de cet article.

La tradition religieuse des « chrétiens cachés » préservée sur l’île d’Ikitsuki
FujiSankei, le 18 juin 2008

Dans une petite et sombre pièce à plancher de bois, cinq hommes vêtus de kimonos entonnent une sorte d’incantation en joignant les mains. "Gururiyôza dômino." Les voix graves résonnent avec la mélodie du chant grégorien hérité des liturgies de l’Eglise catholique romaine. Il s’agit de l’ "oratio", des prières où se mèlent le latin et le portuguais au japonais.

Sur le mur de la pièce voisine est accroché une peinture représentant une femme pure vêtue d’un kimono. Bien qu’elle ressemble avant tout à une Japonaise, il s’agit d’une image de la Vierge que ces hommes appellent une "relique sacrée". Devant sont posés du saké dans une petite coupe et de la viande de baleine bouillie dans une assiette. Ces offrandes flottent dans la lumières des bougies.

Malgré l’interdiction durant la période d’Edo, les "chrétiens cachés" n’ont pas renoncé à leur foi. Sur l’île d’Ikitsuki (commune de Hirado, département de Nagasaki), quelques 500 croyants ayant hérité de ces traditions continuent ces offices environ dix fois par an, plus de 130 ans après la levée de l’interdiction au début de l’ère Meiji.

De la sériole et de la seiche

"Autrefois, il était coutumier de consommer les offrandes après avoir executé l’oratio, mais cette pratique a quasiment disparu," explique avec tristesse Kawasaki Masaichi dont la famille se transmet le rôle d’ "oyaji" chargé de préserver la relique sacrée de génération en génération.

Avec la succession de jours fériés du mois de mai, des touristes sont également venu assister à l’office ce jour-là et l’offrande traditionnelle de viande de baleine bouillie a été faite pour ainsi dire de manière exceptionnelle. "Ces dernières années, il est difficile et coûteux de se procurer de la viande de baleine. Nous utilisons donc souvent du sashimi de poisson comme la sériole ou encore de la seiche pour les offrandes," précise M. Kawasaki.

Le saké et la nourriture des offrandes sont des substituts au vin et au pain qui sont utilisés lors des offices chrétiens comme symboles du sang et du corps de Jésus. Autrefois, on utilisait principalement de la viande de baleine en lieu du pain parce qu’on en trouvait facilement.

La technique de chasse consistant à capturer des baleines à l’aide de filets et de harpons s’est établie sur l’île d’Ikitsuki à partir du deuxième tiers de la période d’Edo. Le clan Masutomi qui y dirigeait un "kujiragumi", une organisation de chasse à la baleine, a prospéré durant 140 ans et bâti son immense fortune en extrayant l’huile de baleine selon une méthode qu’il lui aurait été transmise par les Hollandais.

Les baleines étaient également utilisées efficacement pour la nourriture. La viande était salée et envoyée à Fukuoka, le blanc à Saga, le couteux lard des sillons à Nagasaki où le commerce avec l’étranger était florissant, ... De récentes données indiquent que Nagasaki est encore de nos jours la région où la consommation annuelle de viande de baleine est la plus élevée, mais elle ne dépasse pas 170 grammes par habitant. La quantité de viande de baleine en distribution est a ce point rare.

Accrochages

Le navire de protestation de l’organisation écologiste américaine Sea Shepherd se déplace parallèlement, tout près du Nisshin-maru, le navire usine de la flotte de recherche japonaise. Il se rapproche, ignorant les avertissements répétés en anglais par l’équipage japonais lui ordonnant de garder ses distances.

"Distance cinq mètres. Des bouteilles contenant ce qui semble être de l’acide butyrique viennent d’être lancées. Il y a des blessés." Un garde-côte japonais hausse la voix sur le pont du navire pour faire un rapport de la situation. Il s’agit des accrochages qui se sont produits en Antarctique autour de la chasse à la baleine et dont les images ont été diffusées plusieurs fois lors des journaux télévisés au début de cette année.

La Commission baleinière internationale (CBI) a adopté une interdiction de la chasse commerciale à la baleine en 1982. Bien que la chasse scientifique dont le but est d’éclaircir les paramètres biologiques des baleines ait été approuvée à partir de 1987, l’opposition entre les pays baleiniers comme le Japon et la Norvège et les ONG et nations opposées à la chasse à la baleine tels que les Etats-Unis et le Royaume-Uni ne disparaît pas.

"Ce qui pose problème, c’est que les baleiniers capturent des baleines d’espèces menacées d’extinction sans en connaître le nombre exact. Cette pratique n’a de scientifique que le nom et est en réalité commerciale," commente un responsable des relations publiques de Greenpeace Japan.

De son côté, Okada Hideaki de l’Agence pour la pêche rétorque que, de même que pour les poissons, il est nécessaire de prélever des baleines des espèces dont les populations augmentent. "Il existe au Japon une tradition de manger de la baleine depuis les temps anciens et contrairement aux pays occidentaux, on utilise tout dans la baleine," souligne-t’il.

Produit de la recherche

Les pays qui s’opposent actuellement à la chasse à la baleine la pratiquaient autrefois, rejetant la carcasse après en avoir extrait l’huile. Au Japon, l’utilisation alimentaire était centrale et on pense que les habitants de l’archipel consommaient déjà de la viande de baleine à la période Jômon. A l’époque où la chasse commerciale était la plus active après la Seconde Guerre Mondiale, plus ou moins 200.000 tonnes de viande de baleine circulaient annuellement et on en servait même lors des repas scolaires.

La quantité actuelle de viande de baleine est actuellement d’environ 4000 tonnes (données 2007). La viande de baleine est vendue en tant que "produit" de la chasse scientifique que l’Institut japonais de recherche sur les cétacés (Tokyo) conduit sous mandat de l’Agence japonaise pour la pêche et le volume total distribué ne représente qu’un pourcent de celui du thon. Les recettes servant à couvrir les frais de recherche de l’année suivante, un kilogramme de viande de baleine coûte près de 2000 Yen, soit plus du double du prix du thon obèse (Thunnus obesus).

Le nombre de baleines diffère en fonction des espèces. Bien qu’il y ait des craintes que les baleines bleues disparaissent, la CBI a certifié qu’il y avait près d’un million de rorquals de Minke. Malgré cela, les pays baleiniers et ceux opposés à la chasse à la baleine n’arrivent pas à trouver un terrain d’entente.

Tenace est l’opinion observant la valeur de la baleine comme source de nourriture qui pourrait remplacer les poissons tels que le thon dont les ressources ne suffisent pas du fait de la forte demande internationale due au succès des sushi et sashimi. "Je souhaite que les frictions émotionelles et les actions contre la chasse scientifique cessent et qu’un débat puisse avoir lieu dans le calme." Telle est la prière de M. Kawasaki, héritier des croyances de chrétiens cachés à Ikitsuki.
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