mercredi, mars 26, 2008

L'histoire de la chasse à la baleine au Japon - 6

Comme je l'ai évoqué précédemment, la seconde moitié du 19e siècle va marquer le déclin des kujiragumi malgré les tentatives d'ouverture de nouvelles zones de chasse, notamment au nord de l'archipel, et les essais d'introduction de techniques de chasse occidentales. C'est à cette même période que la chasse à la baleine va être révolutionnée par l'utilisation combinée de bateaux à vapeur et de canons lance-harpons. Cette révolution est le fait d'un chasseur de phoques norvégien, Svend Foyn (1809–1894) qui entre 1968 et 1973 va mettre au point cette nouvelle technique de chasse baleinière qui permet désormais de capturer les rorquals. Ces animaux étaient alors inaccesibles aux baleiniers occidentaux du fait de leur vitesse et du fait que leur cadavre coule après leur mort.

Svend Foyn va mettre en pratique sa nouvelle technique de chasse au large de la région septentrionale du Finnmark, réussissant à capturer une trentaine de rorquals dès 1968 avec son navire; le Spes et Fides. Le Finnmark étant proche de la frontière russe, il ne faudra que peu de temps avant que les succès de Foyn n'attirent l'attention des Russes. C'est ainsi qu'un baleinier russe du nom d’Akim G. Dydymov (?-1891) embauche des canonniers scandinaves et achète en Norvège un bateau équipé d’un canon lance-harpons. Dès 1889, il s’installe à Vladivostok et opère en Mer d’Okhotsk l’été, et en Mer du Japon et le long des côtes coréennes l’hiver.

Dans les années qui suivent, d’autres baleiniers russes vont suivre l’exemple de Dydymov et les rorquals capturés en Mer du Japon seront directement transportés et vendus à Nagasaki. Les Japonais découvre à cette occasion les nouvelles méthodes de chasse qui ne sont pas sans susciter un grand intérêt, d’autant plus que les échanges commerciaux avec les Russes font baisser le cours des prix de la viande de baleine.

En 1897, des entrepreneurs japonais fondent la compagnie Nagasaki Hogei-gumi 長崎捕鯨組 et tentent pour la première fois d’introduire les méthodes de chasse norvégiennes, mais l’équipage japonais ne maîtrisant pas bien ces techniques, cette tentative échoue sans que la moindre baleine ne soit capturée. Prenant le nom de Nagasaki En.yô Hogei 長崎遠洋捕鯨, cette compagnie va être réorganisée et réessayer d’utiliser ces nouvelles techniques avec un plus grand bateau, le Saikai-maru, en faisant appel à un canonnier norvégien. Cependant, le Saikai-maru ne réussissant qu’à tuer trois rorquals, Nagasaki En.yô Hogei sera dissoute en 1898.

Il y aura d’autres tentatives, dont celle d’une Compagnie anglo-russe créée à Nagasaki sous l’impulsion des britanniques Holme-Ringer Co., mais il faut attendre la création de la Nihon En.yô Gyogyô 日本遠洋漁業 en 1899 pour voir l’introduction réussie des techniques de chasse norvégiennes au Japon. Suivant les conseils de Fukuzawa Yukichi 福澤諭吉, un élu du département de Yamaguchi, Oka Jûrô 岡十郎 (1870-1922), va présenter ses projets de création d’une compagnie de chasse à la baleine au gouvernement japonais et ainsi obtenir le soutien qui lui permettra de fonder Nihon En.yô Gyogyô. Le Japon recherche en effet à développer stratégiquement certaines industries afin de contrecarrer l’influence de la Russie en Corée et dans les eaux qui entourent le Japon.

Peu après la création de sa compagnie, Oka part en Norvège pour observer la fabrication des bateaux et des canons lance-harpons, et les méthodes de chasse modernes. De retour au Japon, il commande à un constructeur naval nippon la fabrication d’un petit bateau à vapeur, le Chôshû-maru No.1, et engage un canonnier norvégien. Il établit les bureaux et les installations de dépeçage de Nihon En.yô Gyogyô à Senzaki (Nagato) et choisit d’opérer au large de la Corée. Pour ce faire, il doit cependant obtenir l’autorisation de la Corée et les négociations s’annonceront âpres en raison du quasi-monopole de la chasse à la baleine qu’ont les Russes dans ces eaux, mais une fois de plus, Oka pourra compter sur le soutien du gouvernement japonais.

Le premier rorqual est capturé en février 1900, et la saison 1900-1901 permet à Nihon En.yô Gyogyô de partir sur de bonnes bases grâce à la prise de 52 cétacés. Lors de la saison suivante, Oka loue un bateau, l’Olga, qui appartenait à la société anglo-russe afin d’accroître ses activités, mais malheureusement le Chôshû-maru No.1 est perdu suite à une tempête de neige en décembre 1901. Nihon En.yô Gyogyô ne survit à cette mésaventure que grâce à la volonté d’Oka qui loue deux nouveaux bateaux fabriqués en Norvège en 1903. Dès lors, cette compagnie va connaître de très bons résultats, notamment grâce à l’impact de la guerre russo-japonaise en 1904-1905. En effet, les baleiniers russes se voient chasser des eaux entourant la péninsule coréenne et une partie des bateaux confisqués sera vendue à Nihon En.yô Gyogyô qui se restructure et devient Tôyô Gyogyô 東洋漁業 en 1904.

Outre l’appui qu’a obtenu Oka Jûrô de la part du gouvernement japonais et d’entrepreneurs du département de Yamaguchi, et les coups de pouce apportés par certains évènements tels que la guerre russo-japonaise, l’introduction réussie des méthodes de chasse modernes norvégiennes a une autre raison tout aussi importante. Ainsi, contrairement aux hommes qui, tel Nakahama Manjirô, ont précédemment tenté d’introduire des techniques de chasse occidentales modernes, Oka n’a jamais perdu de vue la nature de la chasse à la baleine au Japon. En effet, bien qu’il ait utilisé les nouvelles méthodes venues de Norvège pour la capture, il a conservé tous les aspects culturels relatifs à la transformation et à la consommation des produits issus de la chasse, qui soutenait les activités des kujiragumi auparavant. D'ailleurs, il existe encore des kujiragumi à cette époque tel qu'à Yobuko (départment de Saga).

Nous aborderons comment la chasse moderne s'est par la suite développée dans l'archipel par la suite.

A suivre...
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jeudi, mars 20, 2008

La Convention internationale pour la réglementation de la chasse à la baleine - 1

Pour mieux comprendre la mission et les débats de la Commission baleinière internationale (CBI), il me paraît essentiel de bien comprendre son texte fondateur, la Convention internationale pour la réglementation de la chasse à la baleine (CIRCB). Ce dernier a été établi et signé le 2 décembre 1946 par 15 Etats : l'Afrique du Sud, l'Argentine, l'Australie, le Brésil, le Canada, le Chili, le Danemark, les Etats-Unis d'Amérique, la France, la Nouvelle-Zélande, la Norvège, les Pays-Bas, le Pérou, le Royaume-Uni et l'URSS. Le Japon ne signe la Convention et ne rejoint la CBI qu'en 1951 ; la gestion de la chasse baleinière japonaise se faisant par l'intermédiaire des Etats-Unis jusqu'à cette date.

La CIRCB n'est cependant pas le premier accord international ayant été conclu pour permettre la gestion de la chasse baleinière. Le 24 décembre 1931, une Convention pour la réglementation de la chasse à la baleine, dite Convention de Genève, sera conclue à la demande de la Société des Nations et ratifiée par les deux plus grandes nations baleinières d'alors, la Norvège en 1932 et la Grande-Bretagne en 1934. Plus tard, le 8 juin 1937, l’Accord internationale pour la réglementation de la chasse à la baleine (AIRCB) sera conclu à Londres et ammendé de deux protocoles en 1938 et 1939. Le Japon ne ratifia aucun de ces deux textes. La CIRCB reprend plusieurs dispositions de l'AIRCB telles que la protection des baleines franches et des baleines grises. Voici une traduction libre de l'introduction et des deux premiers articles de la Convention.

Convention internationale pour la réglementation de la chasse à la baleine
Washington, le 2 décembre 1946

Les Gouvernements dont les représentants, dûment autorisés, ont souscrit la présente Convention,

Reconnaissant que les nations du monde ont intérêt à sauvegarder au profit des générations futures, les grandes ressources naturelles représentées par les populations de baleines ;

Considérant que, depuis ses débuts, la chasse à la baleine a donné lieu à l’exploitation excessive d’une zone après l’autre et d’une espèce après l’autre, au point où il est essentiel de protéger toutes les espèces de baleines contre davantage d’exploitation excessive ;

Reconnaissant que les populations de baleines sont susceptibles d’accroissement naturel si la chasse baleinière fait l’objet d’une réglementation judicieuse, et que l’accroissement des populations de baleines permettra d’augmenter le nombre de baleines pouvant être capturées sans compromettre ces ressources naturelles ;

Reconnaissant qu’il est dans l’intérêt commun d’atteindre aussi rapidement que possible le niveau optimum en ce qui concerne les populations de baleines, sans causer cependant une détresse générale d’ordre économique et alimentaire ;

Reconnaissant qu’en attendant la réalisation de ces objectifs, les opérations baleinières devraient être limitées aux espèces les mieux à même de supporter l’exploitration, afin d’accorder un intervalle permettant le repeuplement de certaines espèces dont le nombre est aujourd’hui réduit ;

Désirant établir un système de réglementation internationale applicable à la chasse à la baleine, afin d’assurer, de manière rationnelle et efficace, la conservation et l’accroissement des populations de baleines, sur la base des principes incorporés dans les dispositions de l’Accord internationale pour la réglementation de la chasse à la baleine, signé à Londres le 8 juin 1937, et dans les protocoles audit Accord, signés à Londres le 24 juin 1938 et le 26 novembre 1945 ; et

Ayant résolu de conclure une convention prévoyant la conservation judicieuse des populations de baleines et, partant, de rendre possible le développement ordonné de l’industrie baleinière ;

Sont convenus de ce qui suit :

Article 1er
1. La présente Convention comprend le Réglement qui y est annexé et en fait partie intégrante. Toute référence à la « Convention » sera entendue comme comprenant ledit Réglement, soit dans les termes actuels, soit avec les modifications qui pourront y être apportées conformément aux disposition de l’article 5.

2. La présente Convention s’applique aux navires-usines, stations terrestres et navires baleiniers soumis à la juridiction des Gouvernements contractants, et à toutes les eaux dans lesquelles ces navires-usines, stations terrestres et navires baleiniers se livrent à la chasse à la baleine.

Article 2
Au sens de la présente Convention :
1. « Navire-usine » signifie un navire à bord duquel des baleines sont traitées en tout ou en partie ;

2. « Station terrestre » signifie une usine sur la terre ferme par laquelle des baleines sont traitées en tout ou en partie ;

3. « Navire baleinier » signifie un navire utilisé pour chasser, capturer, remorquer, tenir ferme ou repérer des baleines ;

4. « Gouvernement contractant » signifie tout gouvernement qui a déposé un instrument de ratification ou notifié son adhésion à la présente Convention.


Les deux premiers articles sont avant tout des définitions. Comme décrit à l'article 1er, la Convention se compose de la convention proprement dite et d'une annexe opérationnelle dite Schedule (traduite ci-dessus par "réglement") où sont ammendés les mesures relatives à la chasse telles que le moratoire ou les sanctuaires.
J'attire particulièrement l'attention des lecteurs sur l'introduction où sont défini les missions de la CBI : la conservation judicieuse des populations de baleines ET le développement ordonné de l’industrie baleinière. Malheureusement, ces missions ne seront pas réellement respectées du fait des intérêts des pays baleiniers, notamment d'une forte demande en l'huile de baleine durant l'après-guerre. Les intentions du texte sont cependant en accord avec le principe d'utilisation durable des ressources, même s'il ne le mentionne pas.

A suivre.....lire la suite>>

mercredi, mars 12, 2008

Gastronomie baleinière

Ayant évoqué la consommation de viande de baleine obtenue lors des programmes de recherche japonais sur les cétacés, je voudrais cette fois présenter de façon simple et non exhaustive la cuisine baleinière japonaise. Cette cuisine est très diversifiée, non seulement du fait des diffèrentes espèces de cétacés capturés (pour la recherche ou commercialement), mais aussi du fait des différentes parties de leur anatomie qui sont quasiment toutes consommées. Sauf précision, les descriptions concernent les baleinoptères, en particulier le rorqual de Minke (balaenoptera acutorostrata/bonaerensis), l’espèce la plus chassée.

La cuisine baleinière japonaise utilise quasiment la plupart des parties du corps des baleines, lesquelles portent souvent des noms particuliers hérités de la période d’Edo. En voici quelques-uns (voir également image).

akaniku 赤肉 - chair présente dans la plupart du corps
honkawa 本皮 - lard sous-cutané
koro コロ - lard de l’aileron dorsal
kanoko 鹿の子 - chair marbré de gras située à la base de la mâchoire
abura-sunoko 脂須の子 - chair située à la base des nageoires pectorales
onomi 尾の身 - chair de la queue
unesu 畝須 - lard et chair des sillons longitudinaux
saezuri さえずり - langue
oba 尾羽 - lard de la nageoire caudale
hyakuhiro 百尋 - petit intestin
hyakujô 百畳 - panse
mamewata 豆腸 - reins
takeri たけり - pénis
suji - tendons
kabura-bone かぶら骨 - cartilage du crâne

Toutes ces parties du corps des baleines peuvent être préparées de diverses façons, avec souvent des spécialités locales telles que le tare タレ, spécialité du sud de la péninsule de Bôsô (département de Chiba) préparée en faisant sécher au soleil de la viande de baleine à bec de baird. Voici quelques exemples de plats (voir également vidéo).

sashimi 刺身 - viande ou lard servis crus ; le onomi est la partie la plus appréciée en sashimi.
bacon ベーコン - unesu transformé et coupé en tranches fines, facilement reconnaissable à ses couleurs blanc et rouge.
obake 尾羽毛 / sarashi kujira さらし鯨 - gras de la nageoire caudale tranché finement et bouilli.
hyakuhiro no nanbanzuke 百尋の南蛮漬け - intestin de baleine frit avec légumes marinés.
saezuri no fukume-ni さえずりの含め煮 - langue de baleine bouillie avec des légumes.
kujira-jiru くじら汁 - consommé de légumes avec lard de baleine finement tranché.
harihari nabe ハリハリ鍋 - plat de viande de baleine frite et de légumes mijotés ; spécialité d'Ôsaka
kujira motsu nabe 鯨もつ鍋 - plat de trippes (intestin, panse, langue, tendons, lard) de baleines et de légumes mijotés.
kujira tatsuta-age 鯨竜田揚げ - viande de baleine marinée et panée à la fécule puis frite.
kujira kushi-katsu 鯨串カツ - brochettes de viande de baleine panée.
kujira katsu-karê 鯨カツカレー - curry de baleine avec viande baleine et riz blanc.
matsuura-zuke 松浦漬け - cartilage du crâne (katsura-bone) conservé dans la lie de saké (sake-kasu 酒粕) ; spécialité de Yobuko (département de Saga).



Il existe bien sûr de nombreuses autres recettes telles que les sushi ou les hamburgers de baleine, mais les recenser et les énumérer toutes est une tâche assez hardue. Les photos de la vidéo ont été généreusement mises à disposition par le patron du restaurant Yûshin où a été initiée la recette du motsu nabe. Une autre vidéo est également disponible sur Youtube :



Pour ceux d'entre vous que ça intéresse, le site kujira portal site a une liste de restaurants servant de la baleine classés par régions.

Pour conclure, je voudrais revenir sur les déclarations faites par les opposants à la chasse baleinière quant aux risques de santé que constituent la consommation de viande de baleine. Une enquête menée en 2003 par le ministère japonais du Travail et de la Santé démontre que certains produits issus des cétacés contenaient des proportions de métaux lourds (mercure) et de produits chimiques (PCB, etc.) supérieurs aux seuils de sécurité. C’est particulièrement le cas pour le gras et les organes (particulièrement le foie) des odontocètes (cétacés à dents : dauphins, globicéphales, etc.). Toutefois, aucun problème n’est à relever pour les rorquals de Minke, notamment ceux chassés dans l’Antarctique qui constituent la majorité de la viande disponible sur le marché.
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dimanche, mars 09, 2008

Vers une CBI fonctionnelle ?

La réunion intersessionnelle sur l'avenir de la CBI s'est terminée hier, samedi 8 mars 2008. Les discussions s'étant tenues à huis-clos, il n'est pas possible d'en connaître le détail, mais le président de la Commission baleinière internationale, le Dr. William Hogarth a fait un communiqué de presse à ce sujet. Richard Black de la BBC explique que les pays membres de la CBI sont tombé d'accord pour améliorer le dialogue et chercher le consensus, notamment sous la forme d'un plan d'action en 9 points.

Le quotidien britannique The Independent parle d'un accord secret qui autoriserait au Japon de reprendre la chasse à la baleine commerciale au large de ses côtes en échange d'un arrêt de ses programmes de recherches dans les eaux internationales. Il faudra toutefois attendre le mois de juin et la tenue de la 60e réunion plénière de la CBI pour savoir si les pays favorables à l'utilisation durable des cétacés et les opposants à la chasse à la baleine peuvent trouver un terrain d'entente et sortir la Commission de l'impasse dans laquelle elle se trouve.

Les récentes actions violentes de l'ONG Sea Shepherd à l'encontre des navires japonais ont également été évoquées et une déclaration les condamnant a été adoptée par les pays membres participant aux discussions. En voici une traduction libre.

Déclaration sur la sécurité en mer

La réunion a rappelé la résolutions 2007-2 intitulée "Résolution sur la sécurité en mer et la protection de l’environnement" ainsi que la résolution 2006-2 intitulée "Résolution sur la sécurité des navires engagé dans des activités de chasse à la baleine et de recherche sur les cétacés", chacune ayant été adoptée par la Commission par consensus. Elle a pris note de comptes-rendus d’actions dangereuses menées par la Sea Shepherd Conservation Society dans l’océan Austral à l’encontre de navires japonais ces derniers mois.

Elle a appelé la Sea Shepherd Conservation Society de s’abstenir de toutes actions dangereuses qui pourrait mettre en péril la sécurité en mer, et aux navires et aux équipages concernés de pratiquer la modération. La réunion a réitéré que la Commission et ses gouvernements contractants n’approuvaient pas et en fait condamnaient toutes actions qui sont un risque pour la vie humaine et la propriété lors d'activités en mer. Elle a recommandé avec insistance aux gouvernements contractants d’agir, en accord avec les règles de loi internationale pertinentes et leurs lois et réglementations nationales respectives, pour coopérer à la prévention et la suppression des actions mettant en péril la vie humaine et la propriété en mer et vis-à-vis des contrevenants présumés. La réunion a rappelé que l’accréditation de la Sea Shepherd Conservation Society en tant qu’observateur à la Commission avait été refusée depuis 1987 du fait d’un comportement et de tactiques inacceptables.


Il paraît cependant peu probable que Paul Watson écoute cet appel de la CBI. Il a d'ailleurs récemment déclaré sur le site de l'ONG que le Steve Irwin se distançait du navire-usine Nisshin-maru et se dirigeait désormais vers les baleiniers (catcher boats). Il reste à espérer que les gouvernements des Pays-Bas et d'Australie prennent leurs responsabilités et agissent avant qu'un accident grave n'ait lieu au large de l'Antarctique...lire la suite>>

jeudi, mars 06, 2008

L'avenir de la CBI - réunion intermédiaire

Aujourd'hui s'ouvre pour trois jours à Heathrow, dans la banlieue de Londres, une réunion intermédiaire de la Commission baleinière internationale (CBI). Cette réunion a pour principal objectif de permettre aux pays membres de la CBI de trouver une solution pour sortir l'organisation de l'impasse dans laquelle elle se trouve depuis près de 20 ans. Il est fort probable que les discussions seront également marquées par les récentes actions dangereuses et illégales de l'ONG Sea Shepherd contre les navires japonais en Antarctique. Rappelons que la CBI a adopté à l'unanimité des textes appelant ses membres à assurer la sécurité en mer lors des deux dernières réunions plénières.

Bien que la CBI se soit doté en 1993 d'une méthode (RMP) permettant de calculer des quotas de chasse sans mettre en risque les populations de cétacés les plus abondantes, les discussions restent bloquées sur les mesures (RMS) entourant l'application de cette méthode. A celà s'ajoute la position de certains pays comme l'Australie qui déclarent ouvertement être contre toute chasse à la baleine. A ce propos, ce dernier pays a préparé un document présentant sa position sur la chasse à la baleine. Il y est notamment précisé que "nonobstant l'opposition résolue de l'Australie à la chasse commerciale à la baleine, nous reconnaissons qu'il est possible qu'une majorité des trois-quarts des membres de la CBI puissent désirer permettre la reprise d'une forme de chasse commerciale dans le futur. Bien que l'Australie ne soutiendra jamais la chasse commerciale à la baleine, nous ne tiendrons pas à l'écart de futurs débats relatifs à la gestion des baleines au sein de la Commission."

Il est sans doute bon de rappeler que le mandat de la CBI, tel qu'il est définit dans la Convention internationale pour la réglementation de la chasse à la baleine, est "la conservation judicieuse des populations de baleines et de rendre possible le développement ordonné de l'industrie baleinière." De toute évidence, l'Australie semble ne pas accepter la seconde moitié de ce mandat. De même, certaines ONG anti-baleinière sont farouchement opposée à la reprise de la chasse commerciale à la baleine, malgré les progrès du Comité scientifique de la CBI dans le développement de méthodes de gestion de la chasse. Ainsi, Patrick Ramage de l'IFAW (Fonds international pour le bien-être des animaux) a déclaré que "le gouvernement du Japon continuait de détourner un forum international dans un but pro-baleinier". Pourtant, il s'agit bien du mandat de la CBI que de gérer la chasse à la baleine.

Il paraît donc clair que l'actuel blocage de la CBI provient du refus des opposants à la chasse à la baleine à reconnaître le mandat original de cette organisation. Le comportement du gouvernement australien, en particulier de son ministre de l'Environnement, Peter Garrett, ne laisse pas présager que les choses évoluent beaucoup lors de cette réunion. Le président de la Commission, William Hogarth qui est à l'origine de cet effort en vue d'un déblocage de la CBI, a d'ailleurs montré son pessimisme en déclarant qu'il "ne voyait pas d'avenir pour la gestion et la conservation des baleines si les gens ne cherchent pas une voie vers l'avant".

Il n'est pas improbable que le Japon finisse par quitter la CBI et crée sa propre organisation de gestion de la chasse à la baleine si ses efforts de compromis continuent d'être frustrés par le camp anti-baleinier. Cette décision sonnerait le glas pour la CBI et serait un mauvaise exemple pour la gestion internationale des ressources vivantes marines. La chasse à la baleine peut être gérée et conduite de manière durable, et marquer un précédent décisif pour les autres industries de la pêche. La question est de savoir si la protection d'un symbole est plus importante que la gestion durable et contrôlée d'une ressource marine.
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mercredi, mars 05, 2008

La viande de baleine, un aliment écologique

L'association pro-baleinière norvégienne High North Alliance (HNA) a démontré dans une étude sur les émission de gaz à effet de serre générés par la production de différents types de viande que la consommation de viande de baleine était plus écologique que celle d'autres viandes.

L'étude de HNA se base sur l'utilisation de carburant par les navires baleiniers norvégiens, concluant qu'un kilo de viande de baleine ne produit que 1,9 kg de gaz à effet de serre contre 15,8 kg pour le bœuf, 6,4 kg pour le porc et 4,6 kg pour le poulet. "Les émissions de gaz à effet de serre causées par un plat de viande de bœuf sont équivalentes aux émissions causées par huit plats de viande de baleine", explique Rune Frovik, le secrétaire de l'association.

Les poissons et les fruits de mer auraient une "empreinte carbone" comparable à la viande de baleine avec des émissions relativement faibles. L'ONG Greenpeace a répondu à cette étude en affirmant que "la menace d’extinction de ces espèces de baleines était encore trop importante pour qu’on puisse se permettre de les chasser". Il faut cependant souligner que le rorqual de Minke (balaenoptera acutorostrata) que les pêcheurs chassent au large des côtes norvégiennes ne sont pas du tout menacés d'extinction.

Les nations baleinières que sont la Norvège, l'Islande et le Japon ne désirent aucunement exterminer les différentes espèces de baleine, mais pouvoir conduire la chasse baleinière de manière durable et contrôlée dans le cadre de la CBI.
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lundi, mars 03, 2008

[MàJ-14 mars 08] Sea Shepherd attaque le Nisshin-maru, trois blessés

Le matin du 3 mars, le navire de l'ONG anti-baleinière Sea Shepherd a découvert le navire-usine de la flotte de recherche sur les cétacés japonaise, le Nishin-maru. L'équipage du Steve Irwin a sans tarder lancé une attaque contre le navire japonais, jetant plus de 100 bouteilles d'acide butyrique sur le pont de ce dernier (voir vidéos). Selon l'Agence japonaise pour les pêches, trois membres d'équipage japonais auraient été blessés légèrement à cette occasion.





Mise à jour (3 mars 2008) :
Le gouvernement japonais a condamné les attaques de l'ONG Sea Shepherd contre le Nisshin-maru ayant blessé quatre membres d'équipage. "Infliger des dommages injustifiables à un navire japonais et s'en prendre à la sécurité de l'équipage qui opère légalement dans les eaux internationales sont des actes inexcusables", a déclaré Machimura Nobutaka, le porte-parole du gouvernement japonais.
Le ministère des Affaires étrangères nippons a également convoqué les ambassadeurs d'Australie et des Pays-Bas où est enregistré le Steve Irwin pour demander à ces deux pays de prendre des mesures pour empêcher que ces actes violents se reproduisent.

Mise à jour (5 mars 2008) :
Le gouvernement japonais semble prendre les choses très au sérieux et a fait appel aux autorités australiennes et néerlandaises pour faire une enquête sur les actions de Sea Shepherd à l'encontre du Nisshin-maru et de son équipage. Paul Watson, le président de l'ONG a déclaré qu'il s'agissait "d'une guerre chimique non violente" (sic!). Outre les risques de blessure que peuvent causer les bouteilles en verre, l'acide butyrique peut être dangereux pour la santé s'il entre en contact avec la peau ou les yeux, ou s'il est inhalé. Ce document de sécurité chimique précise également : "NE PAS laisser ce produit contaminer l'environnement".

Mise à jour (7 mars 2008) :
L'ONG Sea Shepherd a de nouveau agressé le navire japonais Nisshin-maru aujourd'hui, vendredi 7 mars. Les membres d'équipage du Steve Irwin ont une fois encore lancé des bouteilles d'acide butyrique et d'autres projectiles contre le bateau-usine japonais.

Les gardes-côtes japonais présents à bord du Nisshin-maru ont essayé de repousser le navire de Sea Shepherd à l'aide de "thunderflash" (voir vidéos). Ils n'auraient toutefois pas effectué de tirs de semonce. Paul Watson (photo), le président de Sea Shepherd prétend qu'on lui a tiré dessus, ce que l'ICR dément. Aucun blessé n'est à déploré de part et d'autre pour le moment, malgré les manœuvres extrèmement dangereuses de l'ONG pseudo-écologiste.





Mise à jour (14 mars 2008) :
Cette mise à jour pour ceux qui croient vraiment que les gardes-côte japonais ont tiré sur Paul Watson. Je vais completer les informations du lien donné par Lamentoc en commentaire ci-dessous.

Sea Shepherd a des photos du coup de feu qui a failli tuer Paul Watson. Les voici :



Si on zoome, on s'aperçoit qu'il y a bien quelque chose de suspect sur le côté du Nisshin-maru.



Heureusement, l'Insitut japonais de recherche sur les cétacés (ICR) a fourni les photos suivantes sur son site.



Et on constate que les baleiniers japonais ont tiré sur Paul Watson avec une...horloge ?!?!



Ils sont vraiment trop fort a l'ICR! Jamais Sea Shepherd n'aurait pu prevoir que les horloges du Nisshin-maru étaient des snipers hyper entraînés! :)

On peut également prendre en considération l'hypothèse de ce youtuber texan qui nous explique que l'un des gardes-côte aurait lancé la balle. Trop fort!! :)

Plus sérieusement, j'ai du mal à imaginer un tireur capable de viser précisément le cœur de Paul Watson sachant que les deux navires se déplacent assez vite (environ 15 nœuds) et en prenant en compte les remous. Et dans l'hypothèse où il y aurait eu un tel tireur d'élite (dont aucune photo n'a été prise), on est en droit de se demander pourquoi il n'aurait pas tiré une seconde fois sur Paul Watson dans une partie non protégée de l'anatomie de ce dernier. La seule explication possible est que Sea Shepherd a fabriqué cette histoire depuis le début, ce qui expliquerait aussi l'attitude provocative de son leader (voir troisième vidéo) sur le pont du Steve Irwin.
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