lundi, avril 27, 2009

La viande de baleine plus écologique que celle de bœuf

L'année dernière, l'association pro-baleinière norvégienne High North Alliance (HNA) avait présenté une étude démontrant que la viande de baleine était plus écologique que d'autres viandes sur la base des quantités de gaz à effet de serre émis lors de leur production. Cette fois-ci c'est au tour de l'Agence japonaise de recherche pour la pêche (FRA) de présenter des résultats similaires. Voici la traduction d'un article à ce sujet publié récemment par le quotidien Sankei shinbun.

La viande de baleine plus écologique que celle de bœuf ? Moins de 1/10 de CO2 émis
Sankei shinbun, le 24 avril 2009

Une étude conduite par l'Agence japonaise de recherche pour la pêche a révélé que la quantité de gaz à effet de serre tels que le dioxyde de carbone (CO2) émis lors de la production de viande de baleine était inférieure à un dizième de celle libérée pour produire de la viande de bœuf. Cela permettrait d'affirmer que la viande de baleine est comparativement plus respectueuse de l'environnement que la viande de bœuf. L'Agence japonaise pour la pêche (FAJ) porte beaucoup d'intérêt à ce genre données, considérant qu'elles "offrent un nouvel argument pour convaincre les pays anti-baleiniers lors des négociations internationales sur la reprise de la chasse commerciale à la baleine."

La viande de baleine est un sous-produit des programmes de recherche conduits entre autres en Antarctique, obtenu après que divers prélèvements ont été faits sur les cétacés capturés par la flotte baleinière, et est vendue sur le marché japonais. La FRA a basé son estimation des émissions de CO2 sur la quantité de carburant utilisé par la flotte de recherche lors d'expéditions d'il y a quelques années. Elle a ensuite calculé la quantité de CO2 émis pour 1 kilogramme de viande de baleine produit/vendu.

Les résultats donnent 2,5 kg de CO2 pour 1 kg de viande de baleine dans le cas du programme de recherche conduit à environ 1000 kilomètres des côtes du Japon, dans le Pacifique nord. Dans le cas de programme conduit dans l'Océan austral, soit à 10.000 kilomètres de Japon, la quantité de CO2 est certes plus importante, mais reste à environ 3 kg pour 1 kg de viande de baleine.

En comparaison, la quantité de gaz à effet de serre (dont CO2) libérés pour produire 1 kg de viande de bœuf est estimé à 36,4 kg, soient plus de 10 fois plus que pour la viande de baleine.

La production de viande de bœuf nécessite beaucoup d'énergie pour l'élevage du bétail et la production et le transport du fourrage, alors que dans le cas de la viande de baleine, il n'y a que le carburant des navires baleiniers qui entre en jeu, rendant ainsi l'émission de gaz à effet de serre comparativement peu importante.

Outre le fait que de nombreux pays membres de la CBI opposés à la chasse à la baleine tels que l'Australie portent une attention particulière à la protection de l'environnement, l'ONG américaine Sea Shepherd qui s'oppose de façon violente à la chasse à la baleine se présente également comme écologiste.

L'Agence japonaise pour la pêche considère que présenter les avantage de la chasse à la baleine dans le contexte "écoligique" de la réduction des émissions de gaz à effet de serre devrait permettre de mieux faire comprendre la position du camp pro-chasse. Les données de cette nouvelle étude devrait donc servir lors des négociations internationales à venir.

(Crédit photo : ICR)
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dimanche, avril 26, 2009

Retour de la flotte de recherche d'Antarctique - premiers résultats

Le vaisseau mère de la flotte japonaise de recherche sur les cétacés, le Nisshinmaru est arrivé au port de Shimonoseki le 14 avril dernier, après environ 5 mois passés en mer. Il avait été précédé la veille par un autre navire, le Yûshin-maru No.3 qui a subit des dégâts suite aux actions dangereuse de l'ONG anti-baleinière Sea Shepherd. A cette occasion, l'Institut japonais de recherche sur les cétacés a rendu publics les premiers résultats de l'expédition de cette année. Tout comme l'année dernière, je vous propose d'en faire le tour rapidement.

Tout d'abord, la flotte a pu capturer 679 rorquals de Minke antarctique (balaenoptera bonaerensis) et 1 rorqual commun (balaenoptera physalus). Le quota initialement prévu était de 850 rorquals de Minke (+/-10%) et 50 rorquals communs. La différence est principalement due aux exactions de Sea Shepherd dont les activistes ont réussi à gêner les opérations de recherche pendant 16 jours. Le président de l'ONG, Paul Watson s'est dit satisfait de cette réduction du nombre de baleines capturées, mais il faut néanmoins souligner que 680 baleines, c'est plus que l'année dernière (551 rorquals de Minke). Soulignons que le programme JARPA2 comprend à la fois une approche létale et une approche non-létale de l'étude des cétacés.
La zone de recherche de cette année n'est pas la même que l'année dernière.

Fig.1 Zone de recherche JARPA2 2008/2009

- Cette année, 1974 groupes, soient 4884 individus de l'espèce rorqual de Minke antarctique ont été observés dans l'ensemble zone de recherche. Les trois vaisseaux d'observation et d'échantillonage ont capturé 679 rorquals de Minke antarctique, dont 375 mâles et 304 femelles. 96% des femelles matures étaient enceintes, représentant un taux similaires à ceux des autres années. L'expédition de cette année a permis d'élucider un peu plus la répartition des deux populations de rorquals de Minke antarctiques présentes dans cette zone.

Fig.2 Répartition des observations de rorquals de Minke antarctiques ()

- Les observations de rorquals de Minke antarctiques dans la mer de Ross semblent démontrer une répartition des animaux de cette espèce en fonction du sexe et de la maturité. En outre, aucune trace de lait maternel n'a été découvert dans les estomacs des 186 rorquals de Minke immatures capturés (mesurant de 5,0 à 8,6 mètres), et aucune femelle alaitante accompagnée d'un petit n'a été observée dans la zone de recherche. Cela semble indiquer que les femelles alaitantes ne migreraient pas jusque dans cette zone.

Fig.3 Répartition des observations de rorquals de Minke antarctiques par sexe et maturité Femelles matures (o), immatures (x) ; Mâles matures (o), immatures (x)

- Les rorquals communs (122 groupes, soient 491 individus) et les baleines à bosse (418 groupes, soient 735 individus) étaient particulièrement nombreux dans le nord de la zone de recherche, avec des densités quasiment similaires à celle des rorquals de Minke antarctique. Un rorqual commun immature de 14,8 mètres pour 22,3 tonnes a été capturé. Ses estomacs contenaient quelques 300 kilos de krill. L'un des objectifs de JARPA2 est d'élucider les interactions entre les rorquals communs et de Minke ainsi que les baleines à bosse au niveau de leur alimentation.

- 15 groupes, soient 30 individus de baleine bleue ont été observés, principalement dans la mer de Ross.

Fig.4 Répartition des observations de baleines bleues (), rorquals communs (), baleines franches australes () et des baleines à bosse ()

- Des observations d'odontocètes (cétacés à dents) et d'autres animaux tels que des léopards de mer ou des manchots d'Adélie ont également été faites.

Tout comme l'année dernière, l'ICR a également fait un rapport sur les attaques dont les navires de la flotte de recherche ont fait l'objet. Je ne vais pas le traduire, mais il reprend en détail ce dont j'ai déjà fait part au mois de février, notamment la collision provoquée par le Steve Irwin contre le Yûshin-maru No.3.

(Source figures : ICR)..lire la suite>>